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Giridhar1 : poème "Apocalypse"

Par Illusionperdu @IllusionPerdu

Voici deux mille et quelques ans,

Qu'un certain Christ, à Bethléem,

Inaugura le nouveau Temps,

Clamant aux humains : « Dieu vous aime » !

Ce message simple et limpide

Subit de fines distorsions,

Chagrinant les esprits avides

De savourer leurs passions.

Lorsque les tigres et les lions,

Furent rassasiés de Chrétiens,

Les Pères de la Religion,

Chassèrent le Luciférien.

Cette espèce hautement nuisible,

Se reconnaissait aisément :

Elle tissait dans l'Invisible,

Des liens avec le grand Satan.

Pour aider tous ces malheureux,

A retrouver le pur chemin,

Des êtres bienveillants et pieux,

Surent débusquer le Malin,

Le traquer jusqu'à son repaire,

Au fond de ces âmes perdues,

Et délicatement l'extraire,

Grâce à des tortures menues.

Dès lors, par la Grâce touchés,

Ces bienheureux esprits en liesse,

Réclamaient les ardents bûchers,

Purificateurs de l'espèce.

Les bons Inquisiteurs loyaux,

Soucieux du bien-être de Dieu,

Multipliaient les tribunaux,

Pour fabriquer des corps glorieux.

Une fois l'air désinfecté,

De tous ces démons pathogènes,

Il devint urgent d'inventer,

De nouvelles sources de haine.

Par bonheur nous sommes dotés,

De réelle imagination.

Le défi se vit surmonté,

Par une saine émulation.

La généreuse Création,

Fournit avec assiduité,

Les mécréants et trublions,

Qui ternissent l'humanité.

Les Aztèques et les Incas,

Homosexuels ou Travestis,

Les Japonais d'Hiroshima,

Juifs du ghetto de Varsovie…

Ces malheureux ont la déveine,

De déplaire à plus puissants qu'eux,

De s'approprier l'oxygène,

Si nécessaire aux Rois des cieux.

Malgré des efforts soutenus,

Holocaustes et génocides,

Désormais ne suffisent plus,

A rendre la Terre limpide !

Un léger espoir se dessine,

Entre virus et génétique,

Qui de nos demains élimine,

Le moindre atome satanique.

Désormais brillerait l'humain,

Le pur, le merveilleux Parfait,

Seigneur de l'Univers divin,

Orgueilleusement satisfait.

Mais un infime grain de sable,

Tournoyant dans l'immensité,

Obscure production du diable,

S'attaque à notre intégrité.

Quelques jours nous sont accordés

Avant que la terre n'implose.

Aurions-nous donc démérité,

Dans notre évolution grandiose ?

Le Seigneur serait-il ingrat ?

Oublieux des vertueux efforts,

Déployés pour que son éclat,

Drape les cieux de rayons d'or ?

Un athée qui se dit prophète,

Ose prétendre que la haine,

Serait la vraie cause secrète,

De l'apocalypse prochaine !

Il ajoute, pure folie,

Que nous avons perdu l'Amour !

Il y a longtemps, Dieu merci,

Que ce mot désuet n'a plus cours !


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