Voici un exemple de partie décrivant la montée en puissance de l’empire russe dans Victoria 2, et les obstacles à franchir pour ce géant aux pieds d’argile. Sur un autre sujet, sachez aussi qu’Univers Games organise un concours permettant de gagner 10 exemplaires de Victoria 2. Date limite pour y participer, le 12 septembre prochain.
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Chroniques de Russie
(patch 1.1 – difficulté normal/normal – première partie sur le jeu)
1836
Depuis que l’on a vu des cosaques camper sur le Champ-de-Mars, accompagnés d’officiers chamarrés et d’une armée colossale et efficace, le monde tremble devant l’empire russe. D’un état en bordure du monde civilisé, rongé par les affrontements internes et tenu en échec par des puissances mineures, la Russie s’est élevée au rang de grande puissance, respectée et crainte.
Sa gigantesque superficie, inégalée, sa démographie solide, la richesse de son sol et la puissance de ses armées n’ont cessé d’impressionner les observateurs d’Europe. C’est avec une crainte notable qu’ont été enregistrés les réformes de l’éducation mises en oeuvre par Alexandre Ier. De nouvelles universités, de nouveaux domaines d’études (en premier lieu le droit), des plans d’études plus laxistes, la Russie à la pointe de la modernité!
C’est ce qui aurait pu être, ce qui aurait du être. Et pourtant, malgré plus de 60 millions de sujets s’agenouillant devant le sceptre du tsar, l’empire russe reste un géant aux pieds d’argile. Seules la haute noblesse, une partie de la petite noblesse et la haute bourgeoisie ont profité d’une éducation satisfaisante, le taux général d’alphabétisation stagne lui à de lamentables 13%. Nicolas Ier a renforcé le contrôle de la police et des ministères sur les universités, il est devenu pratiquement impossible d’obtenir un passeport pour à l’étranger, serait-ce pour un voyage de villégiature.
L’armée qui jadis chassa le tyran Napoléon et lui fit payer cher la mise à sac des plus saintes villes de la Russie n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les chiffres sont trompeurs, ses 70 brigades font miroiter une armée de terre de premier rang. Hélas! Les tactiques de l’ère napoléonienne sont toujours appliquées à la lettre, le système de recrutement archaïque est toujours en place, les sous-officiers des bons à rien incapables de lire des ordres, les officiers des nobliaux qui se pavanent sans maîtriser autre chose que leur propre sabre.
La pire des choses, c’est l’économie russe. Le servage handicape sévèrement l’artisanat, empêchant la plupart des paysans de se réorienter ou de vivre dans les villes. L’infrastructure est dans un état désastreux, les nombreux villages du pays ne sont souvent pas reliés entre eux, et quand ils le sont, c’est par des chemins de terre battue, vulnérables aux péripéties du temps. Personne ne souhaite acheter des produits russes, 95% des exports de l’empire sont au compte d’entreprises étrangères. Seule once de lumière dans ce sombre tableau, l’agriculture. Le blé d’Ukraine et de Courlande se vendent très bien dans les ports de la Baltique, de même les bovins élevés en Russie blanche. Les chiffres pourraient être bien meilleurs, car la productivité des paysans est désastreuse. Arrivant à subvenir tant bien que mal à ses besoins les plus élémentaires, le paysan russe n’a aucune envie de tester de nouvelles méthodes qui pourraient signifier la famine en cas d’échec. Il faut aussi noter que les matières premières se vendent assez bien, les gigantesques forêts russes fournissent du bois aux arsenaux de toute l’Europe, et les mines de charbon crachent leurs fournées noires à intervalles réguliers.
Une économie archaïque donc, qu’il convient de moderniser à toute vitesse si l’empire russe veut conserver son importance. Pour cela, une longue période de paix est nécessaire. Seuls les frères orthodoxes de Serbie, de Grèce et du Monténégro bénéficient de la protection directe du tsar. Une alliance avec la Belgique est conclue suite à une opportunité unique au terme d’une partie de chasse des familles royales respectives. La Belgique, armée jusqu’aux dents, doit servir de tête de pont aux intérêts russes en Europe occidentale. Des actions offensives sont tout à fait prohibées, car la situation fiscale est dramatique.
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