Flammarion
ISBN : 978-2-0812-4131-2
Le titre, surprenant au premier abord, vient d’un roman que l’auteur, alors en CE1, décida un soir d’écrire, désir aussi soudain qu’une « envie de pisser par une froide journée d’hiver ». Cette histoire d’un jeune garçon orphelin, écrite à une époque où son père était vivant, n’a cependant rien à voir – constitue un parallèle étrange et involontaire avec son histoire personnelle et plus encore, celle de sa famille.
Si Quand j’étais nietzschéen possédait cette vigueur non dépourvue d’humour et de recul, le style de L’Orfelin est empreint d’une distance sobre, sans illusions ou emphase inutile. Il y a là une sorte de pudeur factuelle, consistant à s’en tenir à une élaboration des faits et des sentiments sans les charger de pleurnicheries, quoique les sujets abordés ne soient ni faciles à aborder, évident à raconter ou même glorieux, et si les détails personnels sont explicites, la manière dont ils sont racontés sauvent le récit, lui épargnant de n’être qu’un vulgaire déballage.
Le roman est divisé en trois journées différentes, chacune marquant, sous un aspect ordinaire une étape décisives pour le narrateur : une nuit dans un camping, une journée passée à faire le vide dans les affaires du père défunt, la naissance d’un fils. Ces trois événements qui, dans l’absolu, peuvent concerner une large majorité de personnes, font ressurgir une foule de souvenirs, un enchaînement de faits et les conséquences, parfois dramatiques, qui en découleront.