You're in a strange part of our town

Publié le 05 septembre 2010 par Clandestines

Rock en Seine, nous y étions vendredi et dimanche. Une accreditation inconfortable sur deux jours inégaux qui nous a tout de même ravies. Nos moyens ne nous permettant pas d'harmoniser l'histoire, on a décidé de ne surtout pas se plaindre et de kiffer au plus haut point notre nouveau statut. Le souvenir du festival a un petit air nostalgique. Oui, déjà. Il marque la fin des vacances. Et se revoir chanter (limite pleurer, mens pas) sur Arcade Fire sous une pluie torrentielle, quand on traîne déjà les pieds à la fac, ça provoque une petite émotion.

Avec une vraie remise en contexte, l'image idyllique se fait vite la malle et laisse place a des résultats plutôt mitigés. 

Vendredi, nous nous rendions au festival avec tout un tas d'a priori infondés sur les affiches de la journée. Blink 182 en guest, franchement, ça fout une ambiance pas terrible. D'abord parce que ça rend le mauvais goût légitime, et puis parce que les 12-15ans ne sont pas d'une super compagnie devant la scène. Du coup, on en a soupé des discours stupides, des fanatismes déplacés et des déifications incongrues. De cette sombre journée, on retient précisément deux concerts.

Le premier serait BRMC parce qu'il constituait une attente sévère par ici. Un concert agréable, qui sans être exceptionnel, a su se défendre. Avec une set list efficace bien qu'un peu prévisible et une scène éblouissante qui accessoirement cache le groupe et tue les photos, les américains ont déclanché une violente folie dans l'audience. Tout le monde partait littéralement dans tous les sens, et le groupe restait de marbre, dans une parfaite posture. Ils envoyaient de la testostérone gratis et affirmaient au passage leur putain d'esthétique.


Le second, c'est une de ces grâces tellement prenante qu'elle créée une focalisation sur la scène; et plus rien ne se passe. Foals! Voir Yannis Phillippakis, c'est pas rien, tul'accordes. Mais le voir deux fois, c'est tellement intense que ça paraît évident. C'est subjuguant tellement c'est beau. On passerait sa vie à un concert de Foals, et elle serait parfaite. Parce que du haut de son mètre, Yannis te donne tout ce qui t'a manqué jusque là, et d'un coup, t'es comblé. Et qu'il te joue "Cassius" ou "Miami", t'as pas envie que ça finisse. Et le temps a eu beau se foutre de nous, ça n'a pas pris. Trop d'ondes positives pour se plaindre. C'était cool, ouais. On a aussi joué les aventurières en commençant la journée par le concert de Kélé sur la grande scène. Le projet solo inattendu du leader d'un des groupes les plus marquants des cinq dernières années s'avère assez convaincant en live. Il mêle avec une certaine aisance reprise et nouvelles compositions dans sa chemise bariolée. Pas question de rater le set des Kooks. Même si leur musique n'est plus tout à fait d'actualité dans nos bibliothèques virtuelles, il nous reste de bons souvenirs de notre adolescence semi enterrée. A notre grande surprise, le public est carrément déchaîné. Ça pousse, crie, chante à tue tête.  La setlist est presque prévisible et ponctuée de quelques nouveaux titres d'un hypothétique troisième album. Un bon moment qui remue un peu trop de souvenirs dans l'air.