Derrière le tintamarre médiatique du woerthgate et du prochain remaniement gouvernemental, le libéralisme étend sa toile d'injustices.
Ainsi, sur le front du repos dominical, les nouvelles sont mauvaises. Le quartier d'affaires de La Défense est officiellement devenue une zone touristique !
(Paris IV)
On a appris cette semaine que :
«Le nouveau périmètre fixé par le préfet a été décidé avec les maires (de Courbevoie et Puteaux) et l’Etablissement public de La Défense Seine-Arche, avec l’avis favorable du comité départemental du tourisme et du Medef, et défavorable des syndicats de salariés. Cette décision autorise 170 enseignes, situées dans le périmètre, à ouvrir le dimanche.»[1]
Aussi, il nous semblait bien que derrière les tailleurs et les costards cravates qui déambulent à la Défense se cachent des touristes en goguette ! Les syndicats ne comprennent rien au tourisme !
Plaisanterie mise à part, le travail dominical se banalise peu-à-peu, ici et là, grâce à la création ou à l'extension de zones touristiques.
(Paris IV)
Chez le motodidacte, à Nice, une feuille patronale ne cache pas son enthousiasme :
«Le préfet tranche en faveur du développement économique et touristique de la capitale de la Côte d’Azur.»[2]
Comprenons donc, a contrario, que les défenseurs du repos dominical s'opposent au développement économique... et à la liberté !
Le plumitif de service poursuit sa démonstration en citant des propos sans pour autant révéler l'identité de leur auteur :
«Qui ne s’est pas trouvé, lors d’un déplacement touristique, à errer dans les rues d’une ville quasiment morte, parce que c’était dimanche ? Qui ne s’est pas trouvé à bader devant les vitrines de magasins aux portes closes, regrettant de ne pouvoir y entrer, sachant en plus qu’il ne sera plus là, lundi matin, pour acheter ce souvenir, ce pantalon en solde, cette robe de saison... ? Qui ne s’est pas trouvé dans ces cas à, en désespoir de cause, à fouiner dans les boutiques hors de prix de l’aéroport, pour dégoter l’objet à ramener sans faute pour parfaire à la tradition... »
(Rue Turbigo ou Saint-Martin)
En effet, qui ne s'est pas... ?
Imaginez, tous ces gens, heu ces touristes devant ces vitrines ! (Ne pas confondre avec les clodos qui ne rentrent jamais même quand c'est ouvert...)
Heureusement, super Estrosi et le préfet ont mis fin à ces situations intenables, barbares, et inhumaines ! (pas pour les clodos)
Et, le plumitif, un certain A.D., rappelle avec légèreté que l'application de la loi Maillié a permis de redonner la liberté aux commerçants :
«De nombreux pays ont depuis longtemps, donné un maximum de liberté aux commerçants, pour gérer au mieux les heures et les jours d’ouverture de leurs commerces. Dans ce domaine, il faut savoir être réaliste pour, tout en respectant les droits de uns et des autres (...).»
La liberté oui... mais la liberté maximale aux commerçants ! Pour les autres... il faut être réaliste !
Notes
[1] Le Parisien - Travail dominical : la zone touristique redéfinie
[2] Paris-Côte d'Azur - Nice : Ouverture dominicale des commerces, le triomphe de la logique...