Tome 1 : Le Prix du sang
de Tanya HUFF
(Summer PAL Challenge - 17/25)
Folio,2010, p. 316
Première Publication : 1991
X X Tanya Sue Huff, née en 1957 est une auteure canadienne de fantasy. Ces romans, publiés à la fin des années 1980, peuvent être divisés en six séries différentes. L'une d'entre elle, appelée Blood Books (Les Aventures de Vicki Nelson) a été adaptée à la télévision.
Les Autres Tomes de Vicki Nelson :
- Tome 2 : Piste sanglante-
- Tome 3 : Frontière sanglante -
- Tome 4 : Pacte sanglant -
- Tome 5 : Dette de sang -
Résumé de Quatrième de Couverture :
Un hurlement retentit... et les anciens réflexes de Vicki se réveillent. Trop tard : la victime gît, la gorge déchiquetée, tandis qu'une silhouette fuit dans les tunnels sombres du métro. Ancien flic devenue détective privé, Vicki Nelson ne peut s'empêcher d'enquêter sur cette affaire. Mais, plus elle avance, plus elle comprend qu'elle est sur la trace de créatures bien plus dangereuses que tout ce qu'elle a pu affronter.
Avis personnel :
Il y a très peu de temps, grâce à Livraddict (encore une fois), j’ai entendu parler de la réédition de cette nouvelle série bit-lit (le premier tome date de 1991). Curieuse, j’attendais de trouver le premier opus d’occasion pour me faire ma petite idée. Suivant les publications de Matilda, j’ai pu lire que la Demoiselle n’avait pas apprécié cette découverte, mais ça n’a pas découragé ma curiosité pour autant. Et c’est à Matilda que je dois, une nouvelle fois, l’assouvissement de celle-ci, puisque, souvenez-vous, ce titre faisait partie des douze livres contenus dans le super colis qu’elle m’a envoyé il y a quelques semaines pour son projet « Les Livres sont faits pour voyager ». Et bien, Matilda, je peux te dire que tu as bien fait de faire voyager ce titre et je ne peux que te remercier. Ce n’est pas un coup de cœur, ce premier tome ne détrône pas Mercy de la première place du podium, mais il arrive largement devant Anita Blake (que je ne peux toujours pas encadrer… les tomes qui me restent dans ma PAL me feront peut-être changer d’avis…). Et après réflexion, je pense même placer ce premier tome devant le premier de La Communauté du Sud, notamment à cause (enfin grâce) à la construction de l’intrigue et à la plume (enfin, la traduction)… Si je résume, et si je ne prends en compte que les premiers tomes des quatre séries bit-lit que j’ai eu l’occasion de lire jusque là (La Communauté du Sud, Anita Blake, Mercy Thompson et donc Vicki Nelson), et bien, je suis surprise d’annoncer que je place celui-ci en deuxième position ! Etonnant, à vrai dire… J’attends maintenant de voir ce que réservent les tomes suivants, pour affirmer cette position, ou au contraire, rejoindre le bas de la sélection en compagnie d’Anita… L’avenir nous le dira !
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Commençons par un point négatif, pour finir sur le meilleur ! Je suis assez déçue de l’univers dans lequel évolue Vicki (et non Nicki, à chaque fois je suis tentée de faire la faute !) car, non seulement on ne sait pas grand-chose, mais le peu que l’on sait est assez « flou ». Je m’explique. Dans ce monde-là, les êtres humains normaux (comprenez les gens comme vous et moi, à moins que vous buviez votre dose de sang toutes les nuits…) ne semblent pas au courant de l’existence des créatures telles que les vampires, démons, loups-garous… mais par contre, dès qu’ils se retrouvent face à face avec une d’entre elles, ça n’a pas l’air de les choquer plus que ça… Je veux bien que Vicki puisse avoir une imagination débordante et être très ouverte d’esprit, mais tout de même, elle tombe nez à nez avec un vampire, et… oui, bon, d’accord. J’ai grandi avec Buffy, j’ai lu et vu Dracula, je lis de la bit-lit… j’ai beau être habituée, si un vampire me tombait dessus un jour, je pense que je réagirai un minimum ! L’héroïne accepte tout, sans se poser de questions, se basant sur la citation de Shakespeare qui revient sans cesse dans le texte (comme si elle suffisait à tout expliquer !) : « Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre… ». Personnellement, il m’en faudrait un peu plus pour accepter cette réalité, mais je fais peut-être la fine bouche. Ceci dit, j’ai apprécié le fait que cette histoire se passe à Toronto, au Canada. On ne peut pas dire que ça apporte grand-chose car l’auteure ne se penche pas beaucoup sur la description de la ville (quoique, on a quelques indications sur les lignes de métro au début des années 90), mais l’indication seule du lieu me plaît assez ; ça change des éternelles histoires qui se passent à New York, à Washington ou dans n’importe quelle ville des Etats-Unis… Vive le Canada !
Si l’univers créé par Tanya Huff ne m’a pas convaincue, en revanche, j’avoue que la construction de son intrigue l’a fait. En effet, j’ai trouvé celle-ci assez bien menée, les « révélations » et avancées de l’histoire sont assez bien équilibrées (tout n’arrive pas d’un coup, au même endroit), les éléments sont un peu dispersés tout au long de l’histoire ce qui offre un rythme assez soutenu, sans temps mort. Le final est peut-être un brin « spectaculaire » et bizarrement tourné (la proposition faite par Vicki pour résoudre l’ensemble, m’a semblé un peu… « limite »), mais bon, j’ai vu pire dans l’histoire de la bit-lit ! J’ai apprécié le fait de découvrir le « coupable » dès le début (le lecteur sait qui est à l’origine des meurtres, les personnages principaux non ; un peu comme une enquête de Columbo !) et de suivre Vicki dans ses recherches pour arriver jusqu’à lui. On découvre le tueur assez vite, mais ce n’est qu’au fil du texte qu’on comprend comment il procède, pourquoi, dans quel but… Intéressant comme schéma narratif, car le lecteur suit aussi les aventures du « tueur » et peut ainsi « s’imprégner » un peu plus de cette partie de l’histoire !
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En ce qui concerne les personnages principaux, j’ai été agréablement surprise. Vicki Nelson possède ce don rare chez les héroïnes du genre, d’être une humaine tout ce qu’il y a de plus banal et en plus, elle est atteinte d’un handicap de plus en plus important (elle devient aveugle). Une héroïne complètement humaine, qui nous ressemble, on a envie de s’attacher à elle, de s’identifier à elle… (Rappelez-vous, la Bella et sa maladresse, ça a marché au-delà des espérances de Stephenie Meyer !) Sans être devenue ma nouvelle super copine, Vicki a au moins réussi là où Anita a tout foiré, elle est « supportable » ! Un caractère fort sans être une super héroïne qui réussit en tout puisqu’elle a aussi ses faiblesses… Face à elle évoluent deux « hommes » très différents : Celluci le flic grande gueule qui s’inquiète vraiment pour son ancienne collègue et Henry, le vampire centenaire qui écrit des romans d’amour (genre Harlequin pour canadiennes) pendant ses nuits d’insomnie… Dernier personnage important de ce tome : Norman, l’étudiant mal dans sa peau qui ne verra pas d’autres issues que le crime pour devenir « quelqu’un ». Je me permets de « spoiler », puisque l’identité du coupable n’est pas ce qui importe dans l’intrigue (puisqu’on l’apprend très vite), mais plutôt, comme dit plus haut, le pourquoi et le comment. Je me rends compte que c’est sans doute la figure qui a été le plus développée dans cet opus… j’attends donc les tomes suivants pour en apprendre plus sur les trois figures principales (ça sent le triangle amoureux - cher à la bit-lit - à plein nez…) !
Et enfin, en ce qui concerne la forme du texte, c’est de la bit-lit, alors, comme d’habitude avec ce genre, c’est fluide, agréable à lire, mais ça ne va pas chercher bien loin ! J’ai parfois souri dans ma barbe à la lecture de certaines métaphores très malhabiles et complètement hors de propos, mais peut-être que ça vient aussi de la traduction… Mais dans l’ensemble, j’ai trouvé la lecture agréable, sans trop de dialogues inutiles, avec des descriptions, certes spartiates, mais assez bien menées. Les 15 chapitres s’étalent chacun sur une vingtaine de pages, alors comme d’habitude lorsque c’est le cas, on lit un chapitre, on se rend compte que le suivant est court, alors on enchaîne rapidement et on arrive à la fin sans s’en rendre compte… Comme le texte est à la troisième personne du singulier, on suit un personnage dans chaque « sous-chapitre », on sait tout sur tout, on a un œil sur chacun et on comprend ainsi mieux les agissements de tous. Le « Je » a parfois des avantages, mais là, il ne m’a pas manqué et le choix de la troisième personne est bien pensée !
Je vais finalement terminer sur un point négatif, mais je ne peux pas ne pas en parler, c’est trop « énorme » ! Comment trouvez-vous cette illustration de couverture pour cette réédition ? J’ai lu a fait du bon boulot avec les illustrations de La Communauté du Sud, et même avec les Merry Gentry (que j’ai vus en librairie, mais pas encore lus !) mais alors là,… c’est atroce ! Et qui est cette fille ? Vicki est censée être grande… mais surtout : blonde ! Je vous jure, j’avais limite honte de sortir ce bouquin de mon sac dans les transports en commun… heureusement que la lecture n’a duré que deux jours ! Et j’ai cru voir que ce problème se répète pour les tomes suivants, tous plus moches les uns que les autres… Pour la troisième édition, faudra changer ça ! Les Petits [ + ] :C’est de la bit-lit, donc c’est fluide et agréable à lire, sans prise de tête ! Une héroïne qui ressemble à n’importe quelle lectrice, donc à laquelle on peut facilement s’attacher. Des personnages qui méritent d’être développés, j’espère que c’est le cas dans les tomes suivants ! Un schéma narratif intéressant (on connaît le coupable rapidement, mais on suit la résolution de l’enquête avec Vicki). Une intrigue loin d’être exceptionnelle, mais plutôt bien menée, alors ça passe très bien !
Les Petits [ - ] : Des métaphores parfois douteuses (la traduction ?), mais c’est de la bit-lit, alors on ne s’attend pas à un style remarquable. Un univers assez flou, mais peut-être que les choses seront mieux explicitées dans les tomes suivants. Une illustration de couverture absolument atroce, et même pas représentative de l’héroïne (qui est blonde !)…
D'autres avis : Choukette,Fée Bourbonnaise, Livresque, Matilda, Mina.
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