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Populisme en Sarkozystan

Publié le 04 septembre 2010 par Tingitingi @Tingitingi

Il m’a suffit d’un passage éclair à la Ville des Lumières pour que ce mélange détonnant de populisme (éternel hymne sécuritaire avec son bouc émissaire du moment : les Roms) et d’affairisme (Eric Woerth, sa femme, son parrain et la milliardaire…), caractéristique de la politique française actuelle, me monte au nez…
Et apparemment, je ne suis pas le seul…

Ceci est une p’tite lettre ouverte adressée au Président de la République, par Jacques Hochmann (professeur émérite de psychiatrie à l'Université Claude Bernard). Source : Le Monde du 18/8/2010

Elle ne servira absolument à rien, mais bon... raison de plus de la garder dans mes archives (pour mes p'tites, afin de leur expliquer, le moment venu, les origines de la Chute Finale)

Monsieur le Président,

Comme vous je suis un fils d'immigré (polonais, en ce qui me concerne). Mon père est venu étudier en France, en 1925, il est retourné se marier au pays, en 1932. Je suis né en France, en 1934 et nous avons, mes parents et moi, été naturalisés français, en 1936, sous le Front Populaire.

Bien que mon père, ingénieur dans une usine métallurgique, ait participé à l'effort d'armement de la France et ait toujours été respectueux de la loi, nous avons, en 1942, en tant que juifs, été déclarés déchus de la nationalité française par le Gouvernement de Vichy, et, de ce fait, mis en danger immédiat d'être arrêtés et déportés. Nous n'avons dû la vie, comme beaucoup d'autres juifs résidant en France, qu'au dévouement et parfois à l'héroïsme de ceux qui, alors, nous ont cachés et aidés, en nous procurant de faux papiers et en nous hébergeant.

Vous êtes né après cette sombre époque. Vous n'avez pas connu, dans la presse et à la radio, le déchaînement de la haine xénophobe. C'est la seule excuse que je peux trouver à ce que j'oserais appeler votre irresponsabilité, si je n'étais tenu au respect par la haute fonction que vous incarnez.

Vous n'êtes pas seulement, en effet, le chef d'une majorité qui conduit une politique choisie par les électeurs. Vous occupez une place symbolique, que reconnait la loi, en vous déclarant au dessus d'elle pendant la durée de votre mandat. En se dotant d'un Président de la République, en décidant, il y a presque un demi-siècle, de l'élire au suffrage universel, pour renforcer son image et son pouvoir, le Peuple souverain s'est cherché à la fois un guide à moyen terme et un arbitre transcendant les passions populaires.

Celles-ci sont promptes à s'échauffer, en particulier dans les périodes de crise économique, comme celle que nous traversons. La passion conduit à l'abolition de la réflexion, au passage à l'acte, à la décharge immédiate des désirs les plus primitifs. Quoi de plus passionnel, de plus irréfléchi et de plus primitif que la haine ou la peur de l'étranger. Surtout, s'il vit parmi nous, s'il s'infiltre à travers des frontières, érigées pour nous protéger, s'il viole ainsi continuellement le sentiment du chez-soi, l'étranger, quoi qu'il fasse ou ne fasse pas, est, en lui-même, une source potentielle d'insécurité. Il engendre inévitablement, dans les sociétés humaines archaïques comme dans les sociétés animales, la violence.

Dans les moments difficiles, il devient le bouc émissaire. Le Juif, le Romanichel et aujourd'hui le Noir ou le Beur, quelle que soit sa nationalité formelle, incarne ainsi, en lui-même, le danger voire le mal, indépendamment de son comportement objectif.

Il suffit de lire actuellement les commentaires des internautes et de suivre les sondages d'opinion pour s'assurer du large écho positif rencontré par vos propositions de Grenoble et par leurs applications immédiates. Vous surfez sur une vague porteuse. Mais c'est justement ce qui m'inquiète. L'histoire n'est pas avare d'exemples qui montrent jusqu'où peut conduire le débordement passionnel et avec quelle facilté peut craquer l'enveloppe de civilisation qui tente de les contenir, en s'appuyant sur les valeurs de solidarité, de tolérance et d'hospitalité qui font partie aussi de l'héritage humain.

Par delà votre personne, vous êtes le représentant de ces valeurs, vous avez pour mission, et vous l'avez rappelé dans un de vos anciens discours, en citant Edgar Morin, de faire œuvre de civilisation. Un Président de la République doit renforcer le sentiment de sécurité en faisant un travail de pédagogue (ce qu'avait fait votre prédécesseur François Mitterand, en demandant au Parlement d'abolir la peine de mort, contre le sentiment prévalent dans la majorité de la population).

Les réponses au jour le jour que vous donnez, avec la fougue qui vous caractérise, aux problèmes actuels d'insécurité sociale, économique et d'ordre public, n'ont rien de rassurant. Vous avez déclenché, justifié par avance, des réflexes sociaux que vous risquez de ne plus maîtriser. Le Front national se réjouit de voir valider, au plus haut niveau de l'État, certaines de ses propositions.

Comble d'ironie, c'est d'un pays sans grande tradition démocratique, la Roumanie, où, comme d'ailleurs en Hongrie et en Bulgarie les Roms n'ont jamais joui d'un statut enviable, que vous viennent aujourd'hui les accusations de populisme et l'appel à une réflexion plus calme et plus inscrite dans la durée.

Veuillez agréer, monsieur, le Président, l'expression de la haute considération dans laquelle je tiens votre fonction.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par vandongen_10
posté le 23 décembre à 10:51
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Crise ivoirienne : Des Français ne veulent pas partir http://news.abidjan.net/h/384426.html

L’Etat Français doit absolument comprendre qu’il ne peut agir en Côte d’Ivoire en singeant le reste de la communauté Européenne. En effet, la communauté Française ici compte au bas mot 15 000 ressortissants qui y travaillent, qui y ont fait leur vie et qui ont des enfants scolarisés.

On ne peut pas leur demander de mettre leur vie et celle de leurs enfants entre parenthèses à chaque fois que les politiciens français se chamaillent avec les politiciens Ivoiriens. Les français de Côte d’Ivoire ont déjà gouté à cette amère expérience en quittant tout, enfants sous le bras en 2004 pour se retrouver dans ce pays dont ils possèdent le passeport mais dans lequel ils n’ont aucun repère.

« On ne va pas nous la refaire encore ! », s’exclame un français habitant Biétry, « qu’ils nous foutent la paix avec leur politique de m…, ils jouent avec notre vie comme si nous étions des marionnettes, comme si nous n’étions pas des êtres humains, nous ne sommes pas des pièces qu’on déplace au gré des erreurs politiques du quai d’Orsay. J’ai une maison, une entreprise, trois enfants au Lycée français. Que vais-je faire de tout cela. Moi je n’ai aucun problème avec les Ivoiriens sauf les problèmes que nous pose Sarkozy ! Que vais-je aller faire en France ? Pointer au chômage ? Sarkozy aurait-il fermé son entreprise lui ? Serait-il parti avec sa Carlita et ses mômes sous le bras pour un avenir pour le moins incertain ? Qu’il arrête de s’étaler sur les ondes, car chaque mot prononcé pour faire le malin nous met en difficulté dans ce pays qui nous a accueilli. Il ferait mieux de résorber le chômage en France plutôt que de nous mettre au chômage. Obama, lui, il s’en fout, il y a à peine une centaine d’américains ici dont la grande partie travaille pour l’ambassade. »

Cet avis, pour le moins exaspéré, est partagé par la grande majorité des Français. Pour eux, Gbagbo ou ADO, cela est un problème Ivoiro-Ivoirien…Blé Goudé l’a dit : « les Français de Côte d’Ivoire sont en sécurité ici… »

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