Le président Obama a récemment annoncé le retrait des forces américaines d’Irak. Dans un discours depuis le bureau ovale de la Maison Blanche, le président américain sobrement, a su trouver les termes justes pour annoncer un retrait stratégique et ordonné, et prouver en même temps qu’il était capable de tenir une promesse électorale, tout en évitant une « vietnamisation » du conflit irakien.
Il y a sept ans, l’Amérique intervenait pour renverse Saddam Hussein et depuis le conflit s’est enlisé dans les sables du désert. Si l’Amérique a gagné la guerre, elle a perdu la bataille de l’après-guerre et sans ce retrait stratégique, elle se serait enfoncée dans une situation imprévisible de ni guerre, ni paix qui aurait duré des décennies et encore.
Toutes les troupes cependant, ne sont pas parties. Et il reste environ cinquante mille militaires chargé d’encadrer une armée irakienne supposée capable désormais d’assurer les principales missions de sécurité. Il s’agit en fait pour les Etats-Unis de partir sur la pointe des pieds et de se désengager directement de la ligne de front. A un moment ou des initiatives d’envergure sont lancées au Proche-Orient et à quelques encablures des élections de mi-mandat, le président des Etats-Unis travaille activement à mériter son prix Nobel. Il veut certes gagner les élections pour son parti, mais il veut surtout, même au prix d’un seul mandat changé l’espace de quatre ans le visage de l’Amérique en un empire « compatissant ».
La situation en Afghanistan demeure une épine vénéneuse qui fait claudiquer son administration. L’insurrection talibane couve avec rage dans les labyrinthes montagneux du grand Sud afghan. Les forces de la coalition sont confrontées à autant de petits « ruisseaux » qui alimentent le grand fleuve de la guérilla.
En Afghanistan aussi, Barak Obama suit un calendrier. Ce qui n’arrange pas les fauteurs de guerre de tous les horizons. Des seigneurs de la guerre qui s’enrichissent grâce à la culture du pavot aux compagnies privées de sécurité, ce conflit meurtrier est une manne on ne peut plus juteuse.
Un certain essoufflement est perceptible cependant, du côté occidental certes, mais aussi de la guérilla qui multiplie des opérations isolées quoique douloureuses rappelant la fable du lion et de la mouche.
Le coût de la guerre sur le plan des pertes civiles met à mal le projet du commandement américain de conquérir les cœurs afghans .
Il reste donc à l’Amérique de trouver une approche globale de résolution du conflit incluant la participation active des puissances régionales : Inde, Pakistan et Chine. Ces pays ont aussi leurs billes dans la partie sanglante qui se joue en Afghanistan.
Un grand défi pour une administration la plus atypique de l’histoire des Etats-Unis.
Roody Edmé