© Laetitia pour VenetiaMicio
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"Venise n'est pas encore une ville fantôme où s'effacent des statues oubliées."Ses habitants vivent à l'abri des persiennes, dans leur boutique ou leur atelier.On les croise sous un sotoportego, sur un pont ; ils vaquent aux diverses occupations d'une existence ordinaire, indifférents à l'étranger qui passe.Et quand les envahisseurs que nous sommes jettent un regard timide jusqu'au fond de leur cour pour tenter de surprendre quelques secrets, ils nous ignorent avec une distance bienveillante.On les distingue à peine, mais on les sait à nos côtés.Ils sont les intronisateurs discrets, assurant de leur présence la part d'humanité indispensablepour notre solitude. Le chuintement d'une radio, du linge aux fenêtres, des balcons fleuris,un filet de fumée sur les toits - c'est toute une intimité qui nous est proposée.Des pas qui s'approchent, une silhouette profilée contre le jour des arcades, une odeur de café aux terrasses, sont une invitation à aller plus avant.Bernard Neau, extraitsVenise Miroir des Signes.