Le développement durable, entre tendance et réalité

Publié le 04 septembre 2010 par Ludovicgiraud

Si le développement durable est une tendance forte, ce sont les créateurs, davantage que les PME existantes, qui semblent le plus sensibilisés. 
Le ministère de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi vient de mettre en ligne les résultats d'une étude réalisée par l'institut BVA sur l'engagement des entreprises dans le développement durable. Mauvaise surprise : cette étude révèle que plus de la moitié des entreprises françaises déclarent qu'elles n'ont pas l'intention d'investir dans le développement durable.
Un résultat bien différent de celui recueilli en mars dernier (BVA pour la CGPME) : selon ce dernier, 81% des PME déclaraient avoir « intégré dans leur réflexion » le développement durable. Entre « réflexion » et réalisation, le fossé, sans doute creusé par la crise, est donc bien là.
Pour autant, les différences sont marquées entre les entreprises. En effet, seules les TPE sont une majorité (56%) à ne pas avoir l'intention d'investir. À partir de 10 salariés, les entreprises ont soit déjà investi soit l'intention d'investir. Quant aux PME de 50 à 249 salariés, près de 50 % ont déjà investi dans le développement durable. Les différences d'implication sont également le fruit, semble-il, du secteur d'activité. Ainsi, les entreprises qui déclarent le plus investir dans le développement durable appartiennent avant tout au secteur agricole, au BTP et aux services. Le signe que dans le terme de « développement durable », les entreprises retiennent souvent l'aspect environnemental, ces secteurs étant plus que les autres soumis à des obligations ou à de fortes incitations en la matière (utilisation d'engrais, émission de gaz à effet de serre notamment).
Des créateurs plus impliqués
Si les entreprises existantes, surtout les petites, semblent encore à la traîne en matière de développement durable, notamment pour cause de budget réduit, les créateurs, eux, semblent de plus en plus sensibilisés. Voir même très volontaristes. Par exemple, les plateformes de France Initiative (réseau d'aide à la création d'entreprise) voient arriver de plus en plus de créateurs attirés par le green business et les affaires liées au développement durable, en particulier aux marchés de l'environnement. Parmi ces jeunes créateurs "verts", on trouve Nett'Bio, une jeune société de nettoyage 100 % écologique, respectueuse de la santé, de l'hygiène et de l'environnement. Alliance & Co est quant à lui un service innovant de collecte des déchets au service des collectivités locales et des entreprises. Florence Hallouin a de son côté lancé sa propre marque de couches mi-lavables, mi-jetables.
La preuve que le développement durable, outre des démarches environnementales qui peuvent paraître coûteuses ou compliquées pour les TPE, peuvent aussi être un gisement d'activités innovantes !