Le rugby : un vrai sport de gonzesses

Coupe du Monde de rugby féminin : France-Suède

Le rugby est une histoire d’hommes, de mâles, de vrais. Longtemps les femmes n’ont pas eu le droit de citer dans le petit monde de l’ovale. Les mamans et les femmes de joueurs étaient tout juste bonnes à laver les fringues boueuses des entrainements ainsi qu’à concocter des petits plats pour la troisième mi-temps. Soyons honnête, jouer au rugby à toujours été un bon prétexte pour ce faire dorloter toute la semaine.

Lequel d’entres vous n’a jamais sorti : « Aïe ! Je me suis blessé une épaule sur un vilain placage ! Je ne peux t’aider aux tâches ménagères mon amour ! »

Voilà, encore une tradition dont le rugby devrait se débarrasser.

Certains voudraient que le rugby reste à jamais un sport amateur, pratiqué dans une poignée d’anciennes colonies d’un empire britannique qui n’est plus ainsi que dans un petit nombre de départements ruraux du sud-ouest de la France. D’autres, comme moi, pensent que ce sport est tout simplement magnifique, qu’il véhicule de très belles valeurs dont le XXIème siècle aura vraisemblablement bien besoin et qu’il est pas conséquent important que cette passion du rugby soit partagée du plus grand nombre.

Je suis choqué de voir qu’en France personne ne veut voir les lignes bouger. Quel média a parlé de la Coupe du Monde de rugby féminin qui se déroule actuellement en Angleterre ? Même la presse spécialisée se désintéresse complètement de l’événement. Pourtant les Françaises, qui se sont inclinées en demi-finales face aux néo-zélandaises, n’ont pas démérité. Pourtant aussi, avec des équipes telles que celles du Kazakhstan ou de la Suède un vent de fraicheur soufflait sur ce mondial féminin.

L’expansion du rugby féminin permettrait à la FFR de devenir –enfin- une grande fédération. En effet, à la différence de sports comme le handball, le volley ou le basket, le rugby reste un sport largement réservé aux hommes. Ce qui explique en partie qu’à côté des fédérations des sports cités précédemment la FFR reste une naine en termes de licenciés. Via le 7, le rugby féminin sera un sport olympique dès les JO de Rio 2016. Il n’est pas trop tard pour bien faire.

La féminisation de notre discipline permettrait aussi de véhiculer une autre image, plus lisse, et de prouver que notre sport n’a rien de bourrin.

Combien de clubs du Top 14  comptent une section féminine ? J’en compte deux : l’USAP et le MHRC. Ne pensez-vous pas que les grands clubs professionnels qui attirent des foules de plus en plus nombreuses, qui gère des budgets qui se comptent en dizaines de millions d’euros, génèrent d’important bénéfices – et c’est très bien ainsi – devraient eux aussi renvoyer l’ascenseur au rugby amateur ? La création d’équipes féminines cadettes et séniores par ces clubs ne devraient-elles pas être rendues obligatoires ? Développer le rugby féminin ne serait-il pas une intelligente manière pour les structures professionnelles pour s’impliquer dans les communes, les départements et régions vaches à lait du rugby pro ?

Blogue pour la promotion du rugby féminin : http://www.promotionrugbyfeminin.com

Site de la Coupe du monde des dames : http://www.rwcwomens.com