Pillules éffervessantes,
La migraine au cognac d'un lendemain sans mémoire,
Le verre pétillant crépitait sa morale agaçante.
L'odeur amer des cachets acres raclaient les souillures du soir
Ecoulant le long de ma gorge flambante
Le fluide anisé des plaisirs amoraux.
Gellules noires avallées sans savoir
A boire la mélancolie de mes nuits par caraphes au comptoir
J'étais plus et bien heureux d'aimer seul comme un idiot.
Dans les bras d'une femme
Ou ceux de la mort,
Peu importe l'Amour est un drâme
Une histoire de mots et d'or.
Le crâne grogne et le coeur se tord,
Les songes et les rêves asservis
Flottant sur les battements des remords
Les larmes salées de maladie.
Belle parmis tant d'autre catins,
Je jalousais le trésor du sein,
Lui, qui s'ouvrait à qui voulait
Pourtant jamais aux amoureux
Où dans leurs yeux brûlait le feu
De lui avouer l'horrible voeux,
Celui, de l'aimer toute une nuit.
Seule, assise à la table du bordel
Où mon esprit se déshabille
J'éprouvais alors pour elle
L'interêt d'aucune autre fille.
Des hommes à l'affût fumaient leur cigar avachis,
Frôlant des yeux les courbes de l'errance
Parfumées du réconfort d'un souvenir perdu
Où rôdait la désespérance de ces pauvres âmes déchues,
Celles qui me fânaient l'envie en cette nuit
De vous aimer dans l'ignorance.
Je tremblais la poitrine en sanglot
Les lèvres froides aux pâleurs de l'hivers
Tandis que les siennes, fleuries de coquelicots,
Murmmuraient aux miennes de se taire.
Malheureux je bois et sourris
Ecoutant la mélodie
De mon éternelle solitude
Comme une rumeur, une habitude.
Pierre Mathieu.