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Homélie 23 TOC 2010 –

Publié le 04 septembre 2010 par Walterman

 

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Aujourd’hui, Jésus clarifie deux choses pour nous. D’abord, il ne veut pas qu’en le suivant, nous nous fassions des illusions. La voie dans laquelle il nous engage n’est pas une voie facile. Nous sommes pécheurs, et même avec sa grâce, il est dur de nous relever de nos chutes. Un esprit de sacrifice est nécessaire, et il faudra souffrir :

« Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher derrière moi ne peut pas être mon disciple. »

Voilà l’enseignement évident de ce passage de l’Evangile. Impossible de l’oublier.

Mais il y a aussi une autre leçon qui mérite notre attention tout autant. Jésus enseigne que pour le suivre, il faut plus que des sentiments et une vague inspiration. Nous devons nous servir de notre intelligence, mettre notre créativité et notre intelligence au service de cette aventure qui consiste à suivre le Christ. C’est ce qui ressort clairement des exemples donnés par Jésus.

Le constructeur de la tour et le roi guerrier devaient filtrer leur enthousiasme avec la raison objective. Les chrétiens doivent faire de même. L’emballement des sentiments après une retraite, un pèlerinage ou encore le coup de foudre d’une rencontre enthousiasmante avec le Seigneur, c’est comme la floraison d’un arbre fruitier. Cette floraison survient de manière soudaine et remplit nos âmes d’un parfum très doux. Mais ensuite vient un été qui se prolonge, et nous avons besoin de persévérance et de patience pour que le fruit se forme et arrive à maturité selon les lois objectives de la vie spirituelle et apostolique.

L’amour, même l’amour durable qui est la marque de l’amitié avec le Christ, est un fruit dont l’éclosion s’accompagne fréquemment d’émotions intenses. Mais ce fruit n’arrive à maturité qu’en passant par la chaleur et la souffrance, qui ne peuvent être supportés qu’avec l’aide de la raison et de la conviction, qui sont plus profondes que des sensations éphémères.

Suivre le Christ est bien plus que suivre un caprice ;c’est un projet à long terme qui demande l’engagement de tout notre être.

Il est très étonnant que beaucoup d’entre nous acceptent le fait que le succès dans les autres projets de vie exige beaucoup de travail, alors que l’on pense qu’être un chrétien fidèle devrait aller sans efforts.

George Lucas, le créateur de la saga cinématographique Star Wars, a décrit le travail que lui a demandé le scénario de Star Wars :

“J’ai grandi dans une famille de la classe moyenne dans une ville du Midwest américain avec la conception du travail correspondant. Je suis assis à mon bureau pendant huit heures par jour, quoi qu’il arrive, même si je n’écris rien. C’est un mode de vie assez terrible, mais voilà ce que je fais : je suis assis et je le fais. Je ne peux pas me lever de ma chaise avant cinq heures, cinq heures et demie du soir, quand c’est l’heure des nouvelles… C’est la seule manière pour se forcer à écrire. Je travaille au crayon et du papier ligné. Au mur il y a un calendrier. Mardi je dois être à la page 25, mercredi à la page 30, etc. Et tous les jours je fais une croix pour marquer que j’ai écrit ces cinq pages. Si je terminais mes cinq pages en avance, je m’arrêterais ? Mais cela n’arrive jamais. A quatre heures de l’après-midi je n’ai qu’une page, et durant l’heure qui suit, j’écris habituellement le reste."

Quand Jésus disait à ses disciples qu’ils doivent être comme un roi qui veut partir à la guerre, ou à un bâtisseur qui veut construire un palais, voilà ce qu’il veut dire. Nous devons nous décider à prendre notre vie chrétienne suffisamment au sérieux pour y travailler avec l’engagement de tout notre être.

Y a-t-il une solution pratique pour rendre notre vie spirituelle plus stable et plus robuste ? Nous pouvons faire beaucoup de choses, mais il n’y a pas de raccourcis. Rocky (Robert Balboa, joué par Sylvester Stallone), un bon à rien, a pu devenir un boxeur champion du monde en quelques heures, mais la vie réelle demande un effort plus soutenu que la vie au cinéma.

Une chose assez simple que nous pourrions faire pour arriver à une plus grande maturité spirituelle, c’est de persévérer dans nos résolutions. Il nous est tous arrivés de prendre l’une ou l’autre résolution. Par exemple, le jour du Nouvel An ou à la fin d’une retraite, nous avons décidé de prier le chapelet tous les jours. Peut-être qu’à l’occasion d’un échec, nous avons promis à Dieu de ne plus nous y laisser prendre. Mais ensuite, le train-train de la vie, les distractions ou tout simplement une tendance à la paresse ont fait que, peu à peu, notre enthousiasme s’est refroidi et notre engagement évanoui.

Il n’est pas trop tard pour recommencer. En fait, c’est probablement une très bonne idée de recommencer. C’est une façon de se démarquer de la spiritualité des feuilletons télévisés. C’est aussi une manière de dire à Jésus que nous sommes reconnaissants pour tout ce qu’il a fait pour nous dans notre vie, et de l’assurer que nous avons le désir qu’il fasse davantage.

Si vous n’arrivez pas à vous souvenir d’une résolution prise dans le passé, vous pourriez commencer par renouveler votre confiance dans l’amour du Christ par la dévotion des premiers vendredis du mois. Cette dévotion a été suggérée à sainte Marguerite-Marie Alacoque par le Seigneur lui-même. Elle consiste à recevoir la Sainte Communion dans un esprit de reconnaissance durant neuf premiers vendredis du mois consécutifs. C’est seulement un petit effort, mais un effort substantiel, et un moyen sûr pour dépasser les vagues sentiments, qui ne durent généralement pas pendant neuf mois de suite.


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