Je me permets aujourd'hui une parenthèse politique car je suis hier tombé une affiche électorale concernant une votation qui aura lien en Suisse le 26 septembre 2010 et qui visera a réviser la Loi sur l'Assurance Chômage. Le but est de réduire les indemnités chômage, nada mas.
Bref, le Mouvement des Citoyens Genevois (MCG) , parti dirigé par le trublion et ,ma foi, finalement tristement comique, Eric Stauffer, n'a pas eu meilleure idée que de profiter de cette votation pour en rajouter une couche nauséabonde sur son dada qui malheureusement attire bien des genevois.
Comme vous le verrez sur la photographie d'illustration que j'ai prise, ces gens-là en ont profité pour faire l'amalgame avec leur canasson de bataille, à savoir le faux problème des frontaliers à Genève. Cette amalgame "Moins de frontaliers, moins de chômeurs" m'a fait bondir et j'ai décidé de publier ce billet.
Je dénonce ici et publiquement le populisme nauséabond de ce parti et rejoins totalement une chronique du journaliste Yann-Gerdil Margueron (que je reproduis sous la photo) écrite pour l'émission "Les Urbanités" de la Radio Suisse Romande et parue le 12 octobre 2009 suite au succès tout aussi fracassant qu'inutile du MCG aux élections du Grand Conseil de Genève (le Parlement) grâce auquel ils sont devenus malheureusement le 3ème parti du Grand-Conseil derrière le Parti Libéral et les Verts.
Les Genevois, en tous cas ceux qui se déplacent aux urnes (rarement plus de 45% de participation dans un Canton ou environ 40% de la population est étrangère et donc .. ne vote pas au niveau cantonal) , me terrorisent un peu actuellement de par leur manque de sagesse au moment de remplir leurs bulletins de vote.
Au moins, je rejoins le MCG appelant à voter "Non" à cette révision de l'Assurance Chômage.
C'est déjà ça ..
Finalement, je terminerai par dire que je suis pour la liberté d'expression y compris celle des dire des conneries, ce dont le MCG s'est fait une spécialité.
La chronique susmentionnée et à laquelle j'adhère :
"12 octobre 2009
Genève et le miroir des frontaliers Par Yann Gerdil-Margueron
Le Mouvement citoyen genevois, le MCG, est depuis dimanche le deuxième parti politique du parlement cantonal. Parti qui a fait sa campagne sur le thème du rejet des frontaliers, suivi par une UDC en perte de vitesse qui passait un cran en traitant carrément de « racailles » les Français d’Annemasse.
On peut s’étonner que pareils slogans trouvent un large écho dans une ville-état qui partage l’essentiel de ses frontières avec la France, avec laquelle elle a tissé d’étroits liens économiques, sociaux et culturels. Pourtant, et ce n’est pas là un fait nouveau, Genève méprise ses frontaliers, qu’elle juge opportunistes et vulgaires.
Est-ce parce que Genève fut le dernier territoire libéré de l’Empire ? Est-ce parce que la Rome protestante a toujours entretenu des rapports ambigus avec les Savoies catholiques ?
Peut-être bien. Il n’empêche pas moins que les siècles passant, le rejet des frontaliers est toujours vivace et certainement pas à cause de ces vieilles querelles.
Je me souviens que lorsque j’étais enfant, à Onex, commune sise à un jet de pierre de la frontière, l’image-type du frontalier dans l’inconscient collectif méprisant était une femme, peroxydée, qui travaillait comme vendeuse ou secrétaire à Genève et passait pour ce faire tous les jours la frontière avec une voiture diesel polluante. D’ailleurs, « frontalier » ne s’entendait que comme une insulte et l’on disait invariablement « sale frontalier »…
Qu’est-ce que Genève reproche donc aux frontaliers ? D’être grossier et profiteurs, d’habiter dans des petites villes satellites laides, pleines de publicités criardes pour des Leclerc ou des Hypermarchés, d’avoir une culture différente.
Pourtant, à regarder la bien surnommée Calvingrad d’un peu plus loin sur les rives du Léman, on s’étonne de ces différences péjoratives que les Genevois voient avec leurs voisins. En effet, Genève est sans doute la plus française des villes suisses. Esthétiquement, elle ne ressemble en rien aux autres villes du plateau suisse, L’architecture y dessine un patchwork ingrat, l’urbanisme y est chaotique, malgré la vaine tentative d’Haussmann, emprunté à Paris, d’y mettre de l’ordre. La publicité y est reine, le mobilier et les aménagements urbains ratés (ah, les récentes poubelles jaunes de Pierre Maudet…), les rives du Petit Lac sales et impropres aux loisirs, et, partout, la voiture dicte sa loi, au détriment des piétons, des transports publics, des commerces et des riverains. Une ville faite d’orgueils agglomérés, qu’on ne saurait qualifier autrement que de vulgaire, helvètiquement parlant.
Par ailleurs, les Genevois, quand ils ne s’installent pas carrément en France voisine grâce aux Bilatérales, ne conçoivent pourtant leurs loisirs que presque exclusivement côté français : ils skient à Megève ou Chamonix et passent l’été dans le Lubéron, qui n’est qu’à quatre heures de voitures. Passer la frontière ne provoque aucun choc esthétique ou culturel, au contraire de Bâle par exemple. Non, Genève ressemble terriblement à sa grande voisine. Et c’est sans doute là que le bât blesse.
A force de se clamer différente, Genève risque bien de manquer l’incroyable opportunité européenne qui s’offre à elle. De l’autre côté de la frontière, la Haute-Savoie est l’un des plus riches et dynamiques Départements français. La région a été désignée zone prioritaire de développement urbain par Paris, qui doit s’activer à autonomiser ses capitales régionales dans le cadre des programmes, et donc des subventions, européens ad hoc. Genève peut profiter de cette fabuleuse manne pour s’imposer sur la scène européenne et internationale. Si elle devait manquer ce rendez-vous avec l’Histoire, la France n’hésitera pas à la concurrencer frontalement, à la satelliser pour mieux profiter de ses infrastructures sans lui donner accès au rayonnement et aux retombées économiques, culturelles et sociales que provoquera à n’en pas douter le développement de la région.
L’avenir de Genève est à ce prix : ravaler sa piètre fierté pour envisager avec ses alliés et amis naturels un avenir commun, aussi prometteur qu’enthousiasmant. L’avenir genevois est frontalier, n’en déplaise aux tristes sires du populisme opportuniste.
Yann Gerdil-Margueron"Don't forget to visit my other blog "Juan Carlos Hernandez - Stage and Jazz Photographer"