A la demande de certaines, je vais donc me lancer dans une analyse du match d'hier face à la Biélorussie. Premier constat, c'est la 4ème défaite de suite de l'équipe de France, une première depuis... 1937. Sinon, que dire ?
1) Cette équipe semble enfermée dans la spirale de la loose (ou syndrome du PSG). L'équipe n'a pas été catastrophique mais loin d'être géniale, l'opposition était venue pour défendre, on aurait dû finir à 0-0. Sauf que l'adversaire n'a besoin que d'1 tir cadré (!) et d'une demi-occasion pour marquer. Cruel mais symptomatique des équipes en manque de confiance. C'est la loi de Murphy dans toute sa splendeur: quand quelque chose peut merder et bien ça merde.
2) Il n'y a pas de problème d'individualités qui manqueraient de talent. Il faut arrêter de dire n'importe quoi, face aux Biélorusses on avait assez de bons joueurs pour faire face. Le problème illustre ce que je disais il y a quelques semaines: dominer n'est pas gagner. C'est sympa de jouer à la baballe mais ça ne permet pas de mettre en difficulté l'adversaire. Le jeu n'était pas assez direct, il n'y avait pas assez de jeu en première intention. Je n'ai pas compris pourquoi on n'a pas arrosé le but adverse de centres en première intention pour Hoarau qui dominait très largement les adversaires dans ce domaine.
3) Et là on touche peut-être le problème de fond. Cette équipe manque cruellement d'intelligence tactique. La différence avec les équipes de 1998 ou 2000, ce ne sont pas les individualités. En 1998, Zidane a peu joué, on n'avait pas d'avant-centre crédible mais on avait des joueurs intelligents capables de comprendre un schéma tactique et de s'y tenir. Hier soir, le 4-4-2 avec deux ailiers censés sniffer la ligne de touche n'ont pas arrêté de repiquer au centre au lieu de déborder par les côtés et de tenter des centres. Résultat: embouteillage au milieu et manque de liant dans la transmission. Tant que les joueurs n'auront pas compris que l'on doit se tenir à un schéma et respecter ses zones de jeu, ça n'ira pas. Qu'ils relisent par exemple les principes tactiques du grand Milan AC des années 80, avec son organisation millimétrée par zone.
4) On ne sait toujours pas jouer les coups de pied arrêtés. Or, face à des équipes regroupées c'est souvent la clé pour débloquer le match. J'en ai marre de voir une équipe incapable de créer du danger sur ce genre de phase de jeu. Ce n'est pas compliqué, il suffit de le travailler à l'entraînement.
5) Par contre, en début de match, moment incroyable: tous les joueurs ont chanté la Marseillaise. Ça faisait très longtemps.
En conclusion, il y a du boulot et reconstruire un semblant de cohérence tactique va prendre beaucoup de temps.