Quand les exceptions confirment la regle !

Publié le 04 septembre 2010 par Jeanjacques

L’ARTICLE

L'image de Chandra du Centre Galactique a fourni la preuve pour une voie nouvelle et inattendue pour que des étoiles se forment. Une combinaison d'observations infrarouges et rayons X indique qu'un excédent d'étoiles massives s'est formé d'un grand disque de gaz autour de Sagittarius A*, le trou noir central de la Voie lactée.

Selon le modèle standard pour la formation d'étoiles, les nuages de gaz desquels les étoiles se forment devraient avoir été déchirés en morceaux par les forces de marée du trou noir supermassif. Apparemment, la gravité d'un disque dense de gaz autour de Sagittarius A* compense les forces de marée et permet aux étoiles de se former. La lutte entre les forces de marée du trou noir et la gravité du disque a aussi favorisé la formation d'une proportion beaucoup plus élevée d'étoiles massives que la normale.

Ce nouveau mode de formation d'étoiles peut résoudre plusieurs mystères au sujet des trous noirs supermassifs qui résident aux centres de presque toutes les galaxies. Lorsque les étoiles massives éclatent en supernovae, ils enrichiront les galaxies de la région centrale d'éléments lourds comme l'oxygène et le fer. Cela peut expliquer les grandes quantités de tels éléments observées dans les disques de trous noirs supermassifs.

Une autre possibilité consiste en ce que les étoiles massives autour du Sagittarius A* pourraient s'être formés dans un groupe loin du trou noir et avoir migré vers l'intérieur. On s'attendrait à ce qu'un grand nombre d'étoiles de basse masse se forme en collaboration avec les étoiles massives - le modèle de migration prévoit qu'environ un million d'étoiles de basse masse devrait avoir migré en direction du Centre Galactique avec les étoiles massives.

Les observations de Chandra du Centre Galactique montrent que les étoiles de basse masse attendues ne sont pas là. La conclusion est que les étoiles massives doivent s'être formées où nous les voyons maintenant, autour du trou noir.

http://chandra.harvard.edu/photo/2005/sgra/ et Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie

COMMENTAIRES

Ainsi : « Selon le modèle standard pour la formation d'étoiles, les nuages de gaz desquels les étoiles se forment devraient avoir été déchirés en morceaux par les forces de marée du trou noir supermassif ». L’astrophysique ne dispose que d’un seul modèle pour expliquer la genèse des étoiles : celui de la condensation et de l’effondrement d’un nuage interstellaire qui provoque le déclanchement des réactions nucléaires. Il importe alors peu que les conditions nécessaires à la densification ne soient pas réunies et que tout au contraire le lieu de formation de ces étoiles se prêterait plutôt à la dispersion. Il faut de rechercher une explication ad hoc et de faire « comme si » les forces de marée du trou noir étaient sans effet : « Apparemment, la gravité d'un disque dense de gaz autour de Sagittarius A* compense les forces de marée et permet aux étoiles de se former. »

On pourrait calculer les forces respectives en présence, celles de l’attraction du trou noir et celles que développe la gravité interne des nuages, mais la question n’est pas là. Il s’agit de dénoncer le réflexe intellectuel qui consiste à ramener tout phénomène inconnu ou problématique au cadre conceptuel de la physique standard.

A l’aide d’un autre grille, celle de l’auto genèse des étoiles produisant elles-mêmes leurs éléments, nous pourrions intégrer parfaitement la formation d’étoiles nouvelles à proximité d’un trou noir. En effet, si le nuage ne préexiste pas à l’étoile et si tout au contraire c’est celle-ci qui les produit, rien ne s’oppose à ce que la genèse des astres puissent s’effectuer en tout lieu, sans condition contextuelle aucune, sans besoin d’onde de choc quelconque pour accélérer ou déclancher la condensation du nuage.

Il est donc dommage que l’astrophysique ne dispose que d’un seul modèle de genèse et qu’elle se refuse à envisager un alternative : on pourrait juger, comparativement, lequel intègre le mieux les phénomènes observés, lequel comporte le moins d’exceptions à la règle.