Crédit photo pochette de l'album : Elen Sylla. Artwork : J. Politi
Le premier album de Madjo (qui sort le 13 septembre) permet de découvrir un peu mieux le monde de cette artiste épatante, un patchwork de morceaux tristes et doux et de refrains entêtants qu'on ne peut se retenir de reprendre en choeur ( trapdoor in a wall, le nid des 100 Soucis). Ce monde là, c'est une terre de contrastes où le feu cotoie la glace : Tantôt la belle nous enjole avec ses mélopées soignées ( heading for trouble, leaving myheart, catch the bird...) qui sont comme un cocon ouaté dans lequel on a plaisir à s'abandonner, tantôt elle nous entraine dans une irrésistible ronde ( le nid des 100 Soucis, Another day...). Le résultat est si bon qu'à l'issue de l'écoute des 12 titres de l'album, il est impossible de choisir ceux que l'on préfère. Et c'est ce qui fait le charme de Trapdoor sans doute : Cette fraîcheur ensoleillée qui, sans jamais s'essoufler, perce l'épaisse brume que Madjo avait laissé s'installer le temps d'un morceau plus sombre.
Côté arrangements, les arrières plans musicaux sont souvent riches et les percussions "organiques" y abondent : il y a des mains qui clappent, des doigts qui claquent et la tentation est forte de participer à la grande débauche rythmique qui prend parfois des accents tribaux sur fond d'écho vocal ( le coeur hibou).
Premier clip de Madjo "Trapdoor in a wall"
Ce premier album Trapdoor, est à l'image de sa musique : riche, coloré et généreux et lui permet de faire une incursion dans le paysage des chanteuses folk qu'elle revisite à sa façon (elle m'évoque parfois Ani Di Franco avec ses textes souvent allégoriques), en y ajoutant une pincée de bonne humeur et de légèreté et un gros travail sur les rythmiques. Tour de force : Madjo se révèle tout aussi douée quand il s'agit seulement de poser sa voix à la rugosité caressante sur des arrangements dépouillés ( insomnia, cracheur de feu).
Quelle que soit la langue dans laquelle chante Madjo et la tonalité générale du texte qu'elle interprète, le frisson est là et ne vous lâche pas.
Avec son album, Madjo assoit sa réputation de faiseuse de miracles musicaux : A partir de trois fois rien elle bricole des ambiances magiques qui signent cet album hybride à l'écoute duquel on a souvent le sentiment d'avoir le coeur qui déborde d'un trop plein de joie non retenue ou de mélancolie apaisée ( catch the bird).
Liste des titres de l'album :
1. Leaving my heart/ 2. Le nid des 100 soucis/ 3. Heading for trouble/ 4.Mad Mind/ 5. Je claque des doigts/ 6.Another Day/ 7. Le coeur Hibou/ 8.Trapdoor in a wall/ 9. Catch the bird/ 10. Cracheur de feu/ 11. Lion Monkey Husband/ 12. Insomnia
J'ose un petit regret : son excellente cover de " Where did You sleep last night" n'est pas sur l'album mais on peut toujours la retrouver ici (il n'est pas trop tard pour la découvrir). (J'avoue je suis un peu déçue par la pochette de l'album (mais peu importe le flacon...) et puis j'adore le clip du "nid des 100 soucis" : ça compense! (Elle y porte LE jupon American Apparel de la dernière collection, absolument merveilleux ...)
J'avais déjà écrit ici tout le bien que je pensais de Madjo et du petit aperçu que donnait sa page myspace de l'époque sur son univers enchanteur. L'album ne fait que confirmer son talent et augure un succès retentissant à venir : c'est tout le bien qu'on lui souhaite.
Madjo est en tournée ( retrouvez toutes les dates sur sa page myspace), ne la manquez pas sur scène avec ses deux choristes et son beat boxer attitrés.
A retrouver : les photos de son concert dans les jardins du palais royal pour la fête de la musique et un très léger report de son set au festival chorus au printemps dernier ici... Et son passage au pic nic wepop en photos Là...
Merci à Lucie Chérubin (Mercury Universal)
Tu te dis qu'il y a beaucoup de Madjo sur ce blog, n'est ce pas? Et bien dis toi que c'est loin d'être fini en plus... A très vite ici même!