« Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité
Une avalanche de discours et d’annonces provocatrices s’est abattue depuis plusieurs jours sur notre pays. Jusqu’au plus haut niveau de l’État, on entend des propos qui étaient jusqu’à présent l’apanage de l’extrême droite.
Le président de la République, lui-même, montre du doigt des communautés et des groupes sociaux entiers, stigmatise les Roms, les Gens du voyage, les étrangers, les Français qui ne sont pas « de souche », les parents d’enfants délinquants, etc. Ce faisant, il ne lutte en rien contre la délinquance, qui est répréhensible pour tout individu sans distinction de nationalité ou d’origine : il met délibérément en cause les principes qui fondent l’égalité républicaine, alors que déjà une crise sociale et économique d’une extrême gravité menace la cohésion de la société tout entière.
En quelques jours, les plus hautes autorités de l’État sont passées de l’exploitation des préjugés contre les Gens du voyage au lien, désormais proclamé, entre immigration et délinquance, puis à la remise en cause de la nationalité française dans des termes inédits depuis 1945. Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche s’inscrit dans une logique de désintégration sociale porteuse de graves dangers. »
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En France, l'appel a été lancé par la Ligue des droits de l’homme et une cinquantaine d’autres organisations syndicales (SUD, Confédération Paysanne, FSU, Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France, etc), associatives (RESF, Emmaüs, Cimade, Cran, Droit au Logement, Gisti, etc), ou politiques (tels le Parti Communiste, le Parti de gauche, Europe Ecologie, le NPA). Le Parti socialiste y participera, malgré les réticences de certains, dont François Rebsamen, le maire de Dijon, qui s'exprime à ce sujet dans les colonnes du Parisien. 134 lieux de rassemblements sont détaillés sur le site de la LDH. Des manifestations sont également prévues ailleurs en Europe, devant les ambassades françaises en Belgique, en Italie, en Autrice, au Portugal, en Roumanie, au Royaume Uni et en Espagne.
Un appel en ligne est également consultable et signable sur le site nonalapolitiquedupilori.org :
« Les plus hautes autorités de l’Etat ont fait le choix de jeter à la vindicte publique des catégories entières de population : Roms et Gens du voyage accusés comme les étrangers d’être des fauteurs de troubles, Français d’origine étrangère sur lesquels pèserait la menace d’être déchus de leur nationalité, parents d’enfants délinquants, etc. Voici que le président de la République accrédite aussi les vieux mensonges d’une immigration coûteuse et assimilée à la délinquance, et offre ainsi à la stigmatisation des millions de personnes en raison de leur origine ou de leur situation sociale. »Le 18 septembre prochain, un collectif d'artistes organise un concert « Rock Sans Papier » à Paris Bercy. Dans leur appel, les signataires dénoncent les expulsions d'enfants scolarisés, les conditions de rétention des familles sans papier, la séparation des familles, et la non-régularisation des travailleurs sans-papier. La liste des signataires, publiée sur le site, est impressionnante.
Ce collectif participe aux manifestations du 4 septembre.