Un horrible fait divers

Publié le 04 septembre 2010 par Pbmv
Il était environ 17h27.
Le magasin était baigné d’une lumière douce de fin d’été. Les employées avaient été mises à rude épreuve durant cette journée : pendant que deux d’entre elles avaient passé deux heures à vider la réserve au sous-sol (et remplir par la même occasion leurs poumons fragiles de poussière, qu’à la fin elles vont vraiment choper un cancer), la troisième s’occupait à la fois de tenir la caisse, vider les 70 cartons qui étaient arrivés le matin même et conseiller les clients (très relou en cette semaine de rentrée, mais très nombreux, donc on ne peut pas trop se plaindre).
C’est à ce moment que le drame se produisit : une mère chargée de trois enfants dont un en poussette venait chercher une blouse « en tissu, pour la poterie » (on s’en fout pour quoi c’est, je te montre les couleurs et tu te décides rapidement. J’ai pas que ça à faire).
La mère laisse l’enfant en poussette choisir la couleur (grossière erreur, un enfant de moins de cinq ans ne devrait pas avoir le choix de ses vêtements) puis se rapproche de la caisse. L’aînée, qui commence à s’ennuyer ferme puisqu’elle sait qu’on ne va rien lui acheter, se met à balancer d’avant en arrière la poussette de sa petite sœur qui se met alors à pousser des cris stridents.
Et quand je dis strident, je veux que tu comprennes que même la saignée d’un cochon m’est plus agréable à l’oreille. Ca a un petit côté wagnérien.
La mère (que vous ne pouvez que condamner, Mesdames et Messieurs les jurés) fait semblant de ne rien entendre. Même pas un regard contrit du genre : « elle était déjà comme ça à la maternité, j’ai essayé de l’abandonner mais la sage-femme m’a couru après ». Rien.
Et là, c’est l’enchaînement fatal : la sœur aînée met un coup de poussette avant de tripoter les vêtements (et de me détruire la pile de t-shirts que je viens juste de refaire, graaaaaaaa) juste avant que sa mère ne lui dise :
- arrête d’embêter ta sœur.
- mais j’ai rien fait, là (sainte nitouche)
Les cris stridents vont crescendo, et la mère finit seulement par lâcher un « on va y aller, elle est crevée par sa rentrée » (alors qu’au pire elle vient de rentrer en moyenne section, la naine).
Je rappelle à ce moment que je tenais un cutter dans la main gauche et un pistolet à étiquettes dans la main droite. Et que je ne m’en suis PAS servi.
Et c’est comme ça que, 25 plus tard, on retrouve la naine devenue grande en Perpetua, la méga relou de l’open space qui se croit notre supérieure juste parce qu’elle est plus vieille.
Et en plus elle a un cul gros comme la Sicile.