Il faudra donc attendre presque une décennie avant de revoir quelque chose d'intéressant au niveau de la Fantasy sur les grands écrans. Ce fut donc en 1996, avec le long-métrage Coeur de Dragon, qu'un certain renouveau se fit sentir. Grand film sur bien des plans, il l'était notamment parce qu'il nous montrait une quasi-première : un dragon ! Un beau, un vrai, un grand ! Et puis pas un qui reste tapi dans l'ombre, ou qu'on ne voit que cinq minutes à la fin du film. Non, là, c'était un magnifique dragon qui s'avérait même être l'un des personnages principaux de cette oeuvre cinématographique. Vraiment splendide !
Je vous épargnerais Beowulf (1999), non pas à cause de sa réputation du plus gros navet de tous les temps, mais bien parce que je n'ai jamais eu ni la chance ni le plaisir de le voir...
1999 vit aussi l'apparition sur nos écrans d'un film épique qui marquait le grand retour de John McTiernan : Le Treizième Guerrier. Malgré quelques faiblesses du scénario, le réalisateur américain nous livrait là une splendide superproduction de Fantasy qui abordait des thèmes inhabituels pour le genre : le choc des cultures, l'acceptation de la différence... C'était loin d'être un chef d'oeuvre, mais un bon film tout de même.
L'année 1999 fut aussi celle de sortie du splendide film de Tim Burton, qui signait-là son chef d'oeuvre : Sleepy Hollow. Scénario formidable, acteurs immenses, réalisation ciselée... Tout concourait pour nous donner un incroyable spectacle vraiment marquant.
Pour clore la décennie 90, vint en 2000 (vous vérifierez...), un long-métrage qui, par de nombreux aspects, aurait dû devenir une référence dans le genre qui nous intéresse. Je veux bien sûr parler de Donjons & Dragons, tiré du célebrissime jeu de rôle éponyme créé en 1974 par l'américain E. Gary Gygax. Malheureusement, le scénario indigent a fait de ce film l'une des pires catastrophes du cinéma de genre. J'étais allé voir ce film au cinéma à l'époque et j'aurais du mal à vous exprimer à quel point j'étais atterré. J'en avais mal pour Jeremy Irons qui s'évertuait pourtant à croire en son rôle. La scène finale avec des dragons (et des donjons, of course !) est gâchée tellement elle est sombre. C'est dommage car elle aurait pu rattraper le film, mais même pas ! Oui, vraiment dommage...
Alors, comment expliquer le tunnel de presque dix ans entre Willow et Coeur de Dragon ? Manque de moyens ? Effets spéciaux pas encore au top ? Peut-être...
J'ai une théorie qui vaut ce qu'elle vaut. Je pense que, durant cette fin de décennie 90, les producteurs d'Hollywood étaient forcément au courant qu'une adaptation du Seigneur des Anneaux était en chantier. Frileux comme ils sont, ils attendaient juste de voir comment ce film, tiré d'un livre réputé inadaptable, allait être accueilli par un public sans pitié lorsqu'il s'agit de l'oeuvre de J.R.R. Tolkien...
Ainsi, après le triomphe de la trilogie de Peter Jackson, un véritable boulevard s'ouvrait pour la Fantasy dans les salles obscures. Mais ça, on le verra dans la troisième partie...
A.C. de Haenne