Avertissement : ne pas tout prendre au pied de la lettre (ni du veau). Y a du sensé, du n'importe quoi, du faux (filet) et du vrai.
Y a trop de bêtes sur ce blog. On va finir par croire que j'aime les animaux. Parfois plus que leurs saloperies de maîtres. Nioukito est mort, il a fallu le piquer. Saleté de piqûre. Me racontait, ma tante, qu'on lui avait fait manger du pâté de hérisson. Z'ont qu'à pas narguer les automobilistes en se prélassant sur le bitume. Noble fin pour ce hérisson-là qui a fini sa course dans l'intestin de ma tante. Non, j'aime pas les animaux. La preuve, enfant, je serrais fort fort fort la poule par les ailes pendant que ma mère l'égorgeait. Et excité par la moiteur des aisselles de mes amis gallinacés, j'en redemandais. Une assiette creuse recueillait le sang que mon père faisait cuire religieusement à la poêle, une sanguette, qu'il appelait ça. Sont pas des tortionnaires, juste des gens de la campagne, des fils et fille de métayers, de paysans, quoi. En digne héritier de mes parents, de leurs parents, je n'aime pas les animaux. Comme tout un chacun, j'aime savoir que les bêtes-nos-aliments souffrent le martyre avant même d'atteindre l'abattoir. J'éprouve même de la tendresse pour les industriels qui trient poussins mâles et femelles en envoyant le sexe fort droit au broyeur ou à la poubelle, c'est plus rapide, c'est moins cher. Et en consommateur averti, je ne me lasse pas de contempler les jolies barquettes en plastique contenant les dernières volontés de poulets ou lapins. Notre poste de télévision, noble réceptacle de la Vérité, nous prouve, s'il était besoin, que ces gentilles bêtes sont ravies d'atterrir dans nos assiettes.