Dans 4 jours nous saurons ! Oui, nous connaîtrons l'ampleur de la mobilisation du peuple Français contre la réforme des retraites voulue par Nicolas Sarkozy. Tout porte à croire qu'elle sera importante, ce qui serait en soi un signe très fort vu la difficulté à mobiliser aussitôt après les vacances, et vu le contexte de pessimisme et de morosité ambiante.
Pourtant, je suis convaincu que si les syndicats n'abandonnent pas les salariés au milieu de la bataille, cette dernière est gagnable, et ce pour diverses raisons :
- Le gouvernement à beau répéter haut et fort qu'il ne reculera pas, qu'il n'y a plus rien ou presque à négocier, on a surtout l'impression qu'il essaie de dissuader les Français de se mobiliser. En fait il a peur, il est fébrile, comme le montre son recul face aux étudiants sur le cumul APL / demi-part fiscale (il fallait éviter d'ouvrir une nouvelle brèche et de mettre les étudiants également dans la rue). Et il ne faut pas oublier, que des gouvernements déterminés, droits dans leurs bottes, ont déjà battu en retraite sur ce sujet.
- L'affaire Woerth tombe au plus mauvais moment pour le gouvernement. C'est un ministre particulièrement affaibli qui va négocier la réforme des retraites. Je ne crois pas que Nicolas Sarkozy le maintienne en poste pour s'en servir de fusible le moment venu. Il fait plutot office de paravent, car dans l'affaire Woerth / Bettencourt, la vraie question est de savoir si Nicolas Sarkozy est oui ou non impliqué. Tant qu'Eric Woerth est en place il protège Nicolas Sarkozy. Entre deux maux, le président a donc choisi, prendre le risque d'engager la bataille des retraites affaibli plutôt que de voir son nom trainé dans la boue d'une affaire nauséabonde, ce qui aurait pour conséquence de compromettre fortement son avenir politique.
- Je crois aussi que les médias et les politiques sous-estiment l'état de colère profond des Français. Dans ma commune de Seine-Saint-DenisSeine-Saint-Denis, 89 % des instits seront grévistes ce qui est historique, des services municipaux seront fermés pour la première fois, mais surtout, il est un signe qui ne trompe pas, quand on distribue des tracts, il n'y a aucune animosité de la part des gens, bien au contraire. La mobilisation se fait sur les retraites, ce qui en soi est mobilisateur, mais ce qui va s'exprimer le 7 septembre et dans les jours qui vont suivre (n'en doutons pas, cela continuera), ce sont 3 années de frustration, un immense sentiment d'injustice face à la crise, et surtout le rejet de la personne même du président, ou du moins de sa façon d'occuper la fonction.
- Enfin, le contexte politique va jouer pour les manifestants. En quelques mois, la situation s'est inversée. La droite part au combat plus divisée que jamais, alors que la gauche arrive unie, et que tous les syndicats font front. Mardi dans la rue, c'est toute la gauche, politique et syndicale qui sera dans la rue.
La bataille risque d'être longue et rude. Le 7 septembre, même énorme, ne suffira pas. Pour autant, il est possible de gagner. Il est même primordial de gagner, parce que sinon, Sarkozy et ses amis pourront ensuite casser tout ce qu'ils voudront.
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