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City sonic a mons, le retour

Publié le 03 septembre 2010 par Desartsonnants

CITY SONIC 2010

DES SONS DES ARTISTES ET DES LIEUX

Mons (Belgique) du 27 au 19 Août 2010

Chapitre 1

De retour de City Sonic, où Des arts Sonnants s'est promené au gré des multiples propositions artistiques parfois tout en douceur, teintées d'humour, ludiques, poétiques, décalées, aidé par la sympathique équipe du festival.

Voici donc un premier billet qui tentera de donner un aperçu des choses vues et entendues, et bien évidemment en toute subjectivité. Je ne décrirai pas ici chaque œuvre, le programme est là pour cela, mais me conteterai de relater mes coups de cœur, mes impressions, ou mes intérogations parfois.

Comme il fallait pour cela trouver un cheminement, je me suis appuyé sur différentes catégories d'œuvres, les regroupant ainsi par une sorte d'affinité liée aux dispositifs et mises en espace employées.

CHAPITRE I

Les (grandes) installations

La première installation visitée fait partie d'un partenariat City Sonic CNAC dans le cadre de la série d'exposition Diagonales consacrée aux arts sonores.

Il s'agit de "Paparazzi" de Malachi Farell.

Le visiteur  longe une barrière vauban hérissée d'appareils photos qui le mitraillent et de micros  qui se tendent vers lui, infatigables petits robots animés qui L'assaillent drôlement, personification d'outils médiatiques. Comme après une grande manifestation, ou une émeute, le sol et jonché de boîtes photos et de pellicules, objets qui semblent bien désuets aujourd'hui. Une bande-son interpelle en questionnant dans plusieurs langue.. Please, S'il vous plait..., telle une équipe de journalistes avides de votre moindre confession.

Il s'agit d'une œuvre drôle et à la fois sarcastique, voire politique. Comment la recherche de la moindre information vous concernant extirpe des tranches de vie privée pour les livrer en pâture auprès d'un public qui n'en demande pas moins  ?

La seconde  Installation se nomme "Binary Wave", une installation cybernétique urbaine du collectif Belge LAb(Au). Dans le magnifique lieu de la Machine à eau, se dressent une armée de rectangles lumineux et sonores, architectures de monolithes à la Kubrick, soigneusement aignés. Ils s'animent, jouant des sons synthétiques et des combinaisons colorées d'un rouge assez froid, en pivotant sur eux-même, grands miroirs au design très formaliste. Si cette installation peut impressionner de prime abord, elle reste pour moi engoncée dans un design clinique post 70 qui ne me raconte hélas pas grand chose.

http://lab-au.com/projects/binary-waves/images/wallpaper_images/binary_waves_logo.jpg

Par contre, dans une salle adjacente, une installation de l'artiste musicien finlandais Mika Vainio, en collaboration avec le même collectif LAb(AU), présente de façon beaucoup plus "humaine", un ensemble de radios anciennes, avec leurs boutons dorés et les lumières bleutées ou dorées émanant délicatement de leurs écrans. Ces radios disposées sur des socles, émettent des bourdonnements radiophoniques, aux rythmes incertains, qui bougent de radio en radio, spacialisant ces grésillements radiophoniques, sortes de messages cryptés venus d'on ne sait où. La poésie de l'installation distille ici une sorte de quiètude tout en murmures, dans des images somme toute assez nostalgiques. Les voix de ces radios d'antan , devenues des  sortes de bruissements électromagnétiques venues d'un espace lointain nous seraient-elles devenues incompréhensibles aujourd'hui ?

http://lab-au.com/projects/2x540khz/images/wallpaper_images/2x540kHZ_Mika_Vainio_lab_au_2009_sound_installation_cover.gif

Et gardons, pour moi en tout cas, le meilleur pour la fin, en ce qui concerne le chapitre des installations, avec une salle entière consacrée à des œuvres de l'artiste québecoise Diane Landry. Je pourrais parler ici de véritable coups de cœur, et au pluriel s'il vous plaît, un pour chacune des trois œuvres présentées.

La première se nomme de façon assez énigmatique "L'école d'aviation", titre apparement sans rapport avec les parapluies de couleurs qui s'ouvrent et se ferment lentement, en même temps que des sons d'accordéons se font entendre , le tout évoquant de grandes et calmes respirations. C'est beau, sensible, étrange, poétique, serein,  et plus encore... et ce n'est rien de la dire, il faut le voir et l'entendre... Diane Landry m'a confié en fait que le titre évoque une envie de voler qui la tient depuis longtemps déjà, une façon de rêver de ses propres ailes en quelque sorte au travers cette splendide installation installation.

http://dianelandry.com/dianelandry_2007/Diane_Landry_menu07/p_mouvelles/foto_mouvelles/aviation_gen.jpg

La deuxième installation Mandalas dans la série le Déclin bleu n'est pas une œuvre sonore. Seulement une respiration, une autre, cinétique, ombres projetées de bouteilles formant un envoûtant kaléïdoscope psychédélique.

http://www.dianelandry.com/dianelandry_2007/Diane_Landry_menu07/p_mouvelles/foto_mouvelles/declin_bleu.jpg

Voir une vidéo ici

  Et enfin, la dernière œuvre qui porte également un titre énigmatique, quasi dadaïse "Je ne trouve pas ma montre, elle ne s'est pourtant pas envolée" (tiens, encore cet idée de vol qui revient), présente une allinée d'essoreuses à salade tournant sur elles-même de façon capricieuse, et faisant entendre les discrets sons de leur mécanisme, rythmés au gré des rotations. Si l'on se penche de prêt sur ces essoreuses, on constate que dans chacune est  ménagée une petite fenêtre, qui nous fait voir des image animées, tel le prinipe des animations cinématographiques des zootropes, ancêtres du cinéma. On peut ainsi deviner des images de la vie quotidienne des femmes, instants fugaces, avec des arrêts sur images lorsque la rotation cesse de façon imprévisible.

Métaphore de la femme ménagère enferméee dans un objet de cuisine trivial,  devenu lui-même disposifif de projection sur la condition féminime...

http://www.dianelandry.com/dianelandry_2007/Diane_Landry_menu07/p_mouvelles/foto_mouvelles/zoet_gen_VU.jpg


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