Un épisode rythmé où j'ai eu l'impression de retrouver ce qui fait tout le charme de la série, le rythme, l'humour, les réflexions amoureuses si complexes et le sexe : tout était là, donnant un coktail sympathique à suivre. Je pense que cela faisait quelques épisodes que je n'avais pas passé 40 minutes si agréables à suivre.
L'épisode s'ouvre une scène typique : toute notre équipe d'internes est en pleines révisions intensives pour l'examen prévu dans deux semaines, qui validera leur année. Quizz et réponses tordues dans une ambiance très estudentines, en parfait contraste avec Burke qui essaye d'obtenir les avis de Cristina sur l'organisation du mariage. Chacun fait ses priorités, et Cristina a bien du mal à décrocher de ses cours. Elle trouve cependant le temps d'harceler Callie sur ces fiches de révision "légendaires" auxquelles elle rêve d'avoir accès. Burke est de façon flagrante le plus impliqué dans l'organisation du mariage, au point d'emménager une pâtisserie dans la salle de repos pour que Cristina trouve le temps de goûter les différents gâteau en compétition. A défaut de motiver Cristina, ils servent à noyer les états d'âme de nos internes, à commencer par Izzie.
En effet, si au début de l'épisode, tout semble rentré normal entre elle et George. Posés, ils paraissent avoir tourné la page, sauf les blancs révélateurs quand les discussions karma-esques de Cristina et Meredith les conduisent à parler de leurs expériences en adultère. Mais aucun de leurs camarades n'y fait attention, ils ont leurs propres problèmes. Seulement, comme le souligne un des cas du jour, "the wife always knows". Il existe un sixième sens qui génère des soupçons. Et Callie réfléchit depuis le mensonge, pourtant insignifiant, de George dans le dernier épisode. Elle se confie à Addie, qui conclut que ce genre de soupçons ne viennent pas tout seuls... aussi paranoïaque que cela puisse lui sembler. Si elle n'a pour le moment aucun moyen de connaître la vérité, Callie se torture tout autant. Au point d'aborder Izzie pour lui demander de prendre ses distances avec George. Ce n'est même pas vraiment la potentialité d'un adultère, c'est simplement la crainte devant la complicité des deux internes. Une scène où elle parait très vulnérable -je m'attriste toujours devant tout ce qu'elle doit subir dans cette chaotique reltaion-, et qui amène Izzie à revoir ses positions. L'amitié retrouvée du début de l'épisode se transforme à nouveau en prise de distance plus froide. C'est alors que George annonce son intention de demander son transfert pour un autre hôpital, pour clarifier les choses. Cette fin de saison 3 verra-t-elle nombre de pages se tourner ? Réflexe instinctif, Izzie noie son chagrin dans la patisserie, et sa culpabilité l'amène à se confier à une autre personne toute aussi inattendue -qui venait prendre des nouvelles de ses gâteaux- : Burke. Moment un brin gêné, si ce n'est que Burke taira-t-il longtemps cette information à sa future épouse ?
Parallèlement, Derek est entré en mode "réflexion" et prise de distance à l'égard de Meredith pour essayer de déterminer ce qui représente le plus à ses yeux : Meredith ou le poste de chef ? A première vue, on pourrait songer que le simple fait d'hésiter sur cette question interroge sur le futur de leur relation, mais le mal est plus profond. Il remonte à l'arc de noyade, il trouve ses racines dans la rencontre avec Ellis Grey... Derek évite Meredith, au moment où cette dernière -dans un classique ressort scénaristique- décide justement de s'investir totalement dans leur relation et de communiquer et rester en contact quasi constamment. Oui, comme sa voix off le conclut dans cet épisode, on veut généralement ce qu'on ne peut avoir, et dans son cas, Derek s'est soudainement éloigné. Ses efforts durant tout l'épisode sont plus que louables et introduisent une dose d'humour du "GPS girlfriend" à ses incessants "I communicate". Cependant, la confrontation avec les états d'âme de Derek finit par arriver. Plus que symbolique, une conversation amère sur l'oreiller et un départ au milieu de la nuit alors que l'orage tonne et que la pluie se met à tomber dehors. Quel futur pour ces deux-là ? Comme souvent toujours, ils n'aspirent pas aux mêmes choses en même temps (mais vous me ferez sans doute remarquer à juste titre que c'est dans cette dissymétrie que repose une part de l'intérêt de la série).
Le chef s'interroge aussi sur son plan de carrière. Le patient phare du jour, le directeur du conseil d'administration de l'hôpital (Mitch Pileggi de passage en guest-star), rentre en catastrophe d'Amazonie, où il pagayait (et bien plus) avec son assistante. Outre l'émulation collective autour du VIP (pour "very important penis" ^_^ -quoique, j'ai une brusque inquiétude sur les mots clés qui conduiront à cette review dans quelques semaines), le directeur lâche quelques vérités désagréables au chef sur la vie et son devenir. De quoi lui faire reconsidérer son futur ? D'autant que Miranda ne le voit toujours pas lâcher toute cette effervescence, alors même que le Chef lui fait la leçon sur son devoir de "déléguer les tâches". Cela soulève cependant une problématique bien réelle : c'est pour Adèle que le Chef voulait initialement prendre sa retraite. Maintenant qu'il n'y a plus d'Adèle, l'hôpital est vraiment toute sa vie.
Ceci nous amène au carré Ava/Alex/Addison/Mark. Il était obligé de faire bouger les lignes en prévision de jeudi prochain, et malgré quelques réticences, finalement, avec beaucoup de second degré, tout ce petit monde ne s'en est pas si mal tiré. Il y a tout d'abord Ava qui, dans une position stratégique pour écouter les derniers ragots de l'hôpital, partage ses découvertes avec Alex. Elle l'informe ainsi du pari en cours actuellement avec Mark et Addison sur les 60 jours sans sexe. Alex continue de se préoccuper d'Ava, mais si le parallèle avec Denny existe, il n'est pas dans une éventuelle relation amoureuse, c'est plutôt du côté de la récurrence d'un patient qu'il faut le rechercher. Ecouter Ava se passioner pour ce véritable "soap" qui se trame dans cet hôpital, puis pousser Alex à agir, c'est assez piquant et drôle. Reste que ce n'est pas Alex mais Addison qui va prendre l'initiative. Les 60 jours de pari ne sont qu'une façon pour elle de repousser l'échéance et rompre cette relation-non-relation avec Mark avec lequel elle ne se voit aucun avenir. L'option Alex la fait rêver au milieu de barbecues. Ils finissent par enfin franchir le pas, à l'hôpital même. Seulement, sans surprise, ce n'est pas tant le début d'une nouvelle que la fin des anciennes. C'est l'évènement déclencheur des volontés de départ d'Addie. Indécise après ces moments avec Alex, elle va proposer d'aller boire un verre à Mark -qui les a vu sortir de la salle et a tout compris-, ce dernier préfère "rompre" à sa manière en lui lâchant froidement qu'il ne changera pas et qu'il n'a pas tenu le pari de son côté. Elle se tourne alors vers Alex plongé dans ses révisions. Les récits de barbecue d'Ava l'ont à l'évidence fait réfléchir. Il fait une brusque marche arrière et préfère décliner l'offre d'Addison. Je suis mitigée car la téléspectatrice que je suis aurait été curieuse de voir où cette association pouvait nous mener, mais cela ne pouvait fatalement que passer par ce rejet final d'une relation établie pour qu'Addie veuille faire un tour (temporaire ou définitif selon sa réussite) en Californie... Je préfère faire mon deuil de ces espérances initiales de mi-saison, et savourer toutes ces scènes et ces imbroglio qui (pour une fois) ne sont pas uniquement George/Izzie centric.
Bilan : Plutôt rythmé, pas mal d'humour, du second dégré et quelques redistributions des cartes, avec une Addison beaucoup plus présente que dernièrement, je pense que je pouvais qu'apprécier. Un épisode donc sympathique qui me réconcilie un peu avec l'orientation de la série.
La semaine prochaine, double épisode pour "A decision that could change Grey's Anatomy forever".