Roman - 200 pagesEditions Buchet-Chastel - janvier 2008Editions Poche Pocket - septembre 2009
Une ville. Un immeuble. Un homme. Quel est son nom ? De lui, on sait qu'il est souvent pris pour un autre : dans la rue, abordé par des passants qui pensent le reconnaître ; dans sa boîte aux lettres, par son facteur qui lui remet les plis adressés à un certain Pierre Simon ; et même à l'étage du dessous, par sa voisine qui reconnaît en lui son époux. Notre homme ne ressemble à rien, n'a aucune vie, c'est pour ça qu'il ressemble autant à n'importe qui d'autre. Il hésite mais finit toujours par endosser ces alter-peronnalités, et le quiproquo peut s'installer....Avec Joël Egloff on est vite conduit dans l'absurde, dans l'humour cynique, en compagnie de personnages improbables, qui portent en eux des symboles de solitude, de médiocrité, de néant... mais également de réalisme.
Et puis ici, c'est assez dérangeant, il y a comme qui dirait une critique sous-jacente de la perte de nos identités, de l'inutilité de nos noms, patronymes, dans notre société, que personne n'est irremplaçable (comme on le répète souvent dans le monde professionnel surtout....), que l'un peut très bien être l'autre s'il accepte de remplir la fonction...
Extrait :J'avais beaucoup aimé L'étourdissement, j'ai moins aimé lire L'homme que l'on prenait pour un autre, ce n'est pas aussi emballant, peut-être par l'absence d'empathie que le personnage principal suscite chez le lecteur.
"Quelquefois, celui pour qui l'on me prend n'a pas l'air inintéressant, bien au contraire. J'aimerais mieux le connaître. J'y gagnerais peut-être même au change à être lui plutôt que moi, ne serait-ce qu'un instant. Et comme je n'ai pas le coeur à décevoir quelqu'un qui m'aborde avec tant de sympathie, que je ne me sens pas le droit de le priver du plaisir rare des retrouvailles, nous finissons ensemble, accoudés au bar du café le plus proche à nous raconter en détail ce que nous sommes devenus depuis que nous nous sommes soi-disant perdus de vue."
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