Un épisode relativement moyen qui scelle la chute progressive et attendue de Wosley.
Devant ses problèmes à obtenir l'annulation rapide exigée par le roi de son mariage avec Catherine d'Aragon, le destin de Wosley s'était fixé durant l'épisode précédent où, déjà, Henry le menaçait à demie voix en cas d'échec. La conjoncture des évènements et l'alliance de tous les ennemis acquis par Wosley allaient porter un coup fatal à la position du cardinal. Il tente de reprendre la main de manière illusoire, lorsqu'il se rend en France pour signer un nouveau traité d'alliance avec François Ier. Il caresse le secret espoir de profiter de la détention du roi pour se voir conférer ses pouvoirs de facto, et surtout être alors en mesure d'accéder aux exigences de Henry. Il décide pour cela d'organiser un conclave à Paris. Mais sa position est déjà fragilisée au-delà du récupérable et toutes les animosités collectionnées au fil des ans se font jour.
Devant se rendre en France pour la signature du Traité, il abandonne la Cour et l'oreille du roi à un Thomas Cromwell de plus en plus influent et à la famille d'Anne Boleyn qui sent arriver le moment tant préparé et attendu. L'emprise d'Anne sur le roi est très forte. Cependant, si elle continue de se prêter aux jeux de pouvoir de sa famille, on la sent plus réticente, s'étant elle-même attachée au roi. Anne glisse quelques anecdotes peu aimables sur Wosley et sa qualification de "silly girl", mais c'est surtout en espérant la rapide annulation du mariage de Henry qu'elle est efficace. Car il n'est plus vraiment question d'une "vie dans le péché" pour l'homme qui aurait épousé la femme de son frère ; désormais, Henry s'affiche avec Anne, et surtout ses plans de futur à ses côtés se précisent. Il s'agit de rompre son union avec Catherine pour pouvoir épouser Anne.
L'entreprise visant à retourner Henry contre Wosley se dévoile peu à peu. Le père d'Anne met en avant un vaste système de détournement de fonds au profit de l'homme d'Eglise, tandis qu'est remise en cause la réelle volonté de Wosley d'obtenir l'annulation du mariage. Homme de l'ombre qui s'affirme, Thomas Cromwell propose son propre réseau d'influence au service du roi pour obtenir la sanction du Pape. Un Pape qui a été libéré par Charles Quint, ce qui scelle les derniers espoirs de Wosley. Même s'il est sous l'influence de l'empereur, il est à nouveau libre. Sous quel prétexte peut-il réunir le conclave annoncé afin d'en finir avec le mariage de Henry ? Ce dernier accepte l'offre de Cromwell et envoie deux courriers très osés au Pape, surtout particulièrement révélateur de sa passion pour Anne Boleyn. Wosley intercepte et lit ces courriers. Mais, étrangement, il est surpris que l'élue du roi soit cette intrigante, fille de ses ennemis les plus virulents. Il pressent déjà la manoeuvre visant à l'atteindre. Mais il n'a plus vraiment les cartes en main. Vainement, il se tourne vers le seul qui puisse encore lui témoigner une certaine loyauté, Thomas More. L'invocation d'une alliance "entre humanistes" ne convaint guère le futur chancelier qui préfère se défausser et rester hors de l'affrontement.
En Angleterre, les intrigants de la famille d'Anne s'allient à un Charles Brandon amer, toujours en disgrâce, dans le but commun de faire tomber Wosley. L'échec du cardinal en France est orchestré. François, bien trop avenant durant tout l'épisode, révèle ses arrières pensées en venant rendre visite à un Wosley dépité : aucun prélat n'est venu à sa réunion, qui constituait sa dernière chance de satisfaire le roi. "La roue tourne", lui lâche le roi de France envisageant déjà sa revanche contre Charles Quint. Mettre à terre Wosley semble être la priorité de la plupart des personnages qui gravitent dans cet épisode, avec un empressement unanime. Le cardinal perd peu à peu sa contenance et la maîtrise de lui-même, en même temps que celle des affaires du royaume lui échappe. La scène finale, où il revient sans avoir obtenu l'annulation conclut la fin de son "règne". Henry, au côté d'une Anne de plus en plus présente, l'écoute impassible tenter de s'expliquer. Nous n'avons pas besoin d'entendre les propos échangés. Le poème choisit pour être récité en fond sonore, écrit par l'ancien amant poète d'Anne, est plus illustratif.
Parallèlement, l'épisode marque le retour en grâce de Charles, grâce à l'intervention de la famille d'Anne. Henry laisse exploser sa colère, démontre encore une fois ses penchants pour la violence, mais au fond tout se termine comme prévu... Un dernier bras de fer permet de placer derrière eux ce mariage conclu sans l'autorisation de Henry. Comme toujours, l'orgueil du roi et ses excès demeurent versatiles.
Enfin, la reine ne reste pas inactive de son côté. Isolée à la Cour, où si elle a toujours été l'ennemie de Wosley, elle devient également celle du réseau d'influence qui se tisse dans l'entourage de Henry grâce à Anne. Elle prend donc contact avec l'ambassadeur impérial, l'informant des projets d'annulation du roi -encore tenus secrets-. Le Pape actuellement sous la coupe de Charles, on devine ici un moyen de pression efficace, si le sort de Catherine d'Aragon importe réellement à l'Empereur. Mais parallèlement, la blessure de la reine est de plus en plus évidente comme Anne prend peu à peu ses aises à la Cour. Le roi lui donne des cadeaux en public ou lui témoigne d'une grande affection (de quoi écoeuré de la chasse ce pauvre Compton). Menacée comme elle ne l'a jamais été, Catherine s'efforce d'imposer une distance et son rang à cette servante parvenue, mais sans y réussir, trop troublée pour pleinement s'affirmer.
Bilan : L'épisode se clôt de manière symbolique sur un Wosley tentant vainement de rendre des comptes à Henry aux côtés duquel se tient ostensiblement une Anne très intrigante. L'annulation du mariage n'est pas encore en vue -l'envoyé au Pape, avec ces lettres relativement provocatrices et guère diplomatiques (encore moins pieuses, étrange paradoxe alors que la demande d'annulation se fonde sur le Lévithique), aura-t-il plus de chance. Cependant, le roi s'est désormais dégagé de l'influence de Wosley pour se retrouver dans celle de la nébuleuse qui gravite autour des Boleyn.
Sans être particulièrement transcendant, l'épisode est correct, alternant quelques effets excessifs, mais également des scènes retranscrivant très bien les coulisses des pouvoirs en ce début du XVIème siècle.