«Est-ce aussi votre cas?», demande Philippe P. Hermann, qui signe l’éditorial du jour à la une d’Omega Double Eagle News. On ne se lasse pas de parler du tout jeune Matteo Manassero, écrit éditeur du magazine golfers&co. Retrouvez son éditorial ci-après:
Non, nous ne faisons pas une fixette, mais il faut bien appeler un chat un chat. Et, si nous avions la tentation de l'oublier, il ne manquerait pas, du haut de ses dix-sept ans, de nous rappeler qu'il sait parfaitement épeler le mot "golf". La preuve avec son premier tour hier matin. Sept birdies sans une once d'hésitation. Il aurait pu, comme Lindberg, commencer birdie-birdie-eagle (trou-en-un valant son pesant d'or)-birdie, puis verser dans le bleu (bogey). Non, la tête froide, il a interprété une symphonie toute en rouge (birdie) et noir (par) comme s'il allait acheter une baguette de pain. Simplement, le sourire aux lèvres, là où d'autres donnent l'impression de porter toute la misère du monde sur leurs épaules.
Donc, voilà un adolescent en tête du tournoi.
Va-t-il flipper?
Non, même si le destin devait le priver d'une victoire à Crans-Montana comme à Genève en août, ce que ses prochains trous nous diront. Mais quel bonheur de voir ce gamin jouer. Et il faudra être costaud pour lui chercher des noises. Quand on remporte le British Amateur, qu'on finit meilleur amateur du Masters à Augusta (et le plus jeune de l'histoire à avoir réussi cette gageure), on sait ne pas se laisser prendre par les méfaits de la pression, pourtant souvent la meilleure alliée du bon golfeur et, vous avez raison, ce minot en est l'un des plus beaux spécimens.
Par PHILIPPE P. HERMANN/GOLFERS&CO