19h55 et la soirée prend d'un coup des allures plus plaisantes avec les liverpudliens de Wave Machines. Leur pop électronique à la basse groovante et aux mélodies enjouées est encore plus enthousiasmante en live qu'en studio. Le groupe a l'air tout simplement heureux d'être là, comme nous finalement. Les anglais jouent presque dans son intégralité leur excellent premier disque "Wave If You're Really There" qui avait eu les éloges de papa l'année dernière. Tout ça finit même dans l'allégresse générale avec leur presque tube "Punk Spirit".
Difficile alors de ne pas penser au premier concert d'Arcade Fire, dans la petite salle du Nouveau Casino en 2005, auquel nous avions eu la chance d'assister. 5 ans après, c'est à plus de 100 mètres de la scène et sur un écran géant que nous verrons Win Butler, Régine Chassagne et leurs acolytes. Plusieurs dizaines de milliers de personnes reprennent en choeur les hymnes du groupe et c'est alors que je me rends mieux compte de l'aspect particulièrement fédérateur de ce rock expressément calibré pour les stades et les grosses affluences. J'ai, du coup, l'étrange sentiment que ce groupe ne m'appartient plus, sentiment égoïste que doivent sûrement ressentir beaucoup de fans de la première heure. C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à partager mes goûts avec autant de monde. Pourtant, le concert des canadiens n'est pas décevant, loin de là même, il est juste simplement comme je l'avais attendu, ni plus, ni moins. C'est à ce moment-là que la météo rentre en piste et que la pluie décide de battre son plein pendant plusieurs dizaines de minutes. Le groupe termine le morceau en cours, le formidable "Ocean Of Noise" avec les trompettes de Beirut en invitées, s'excuse et décide d'attendre cinq minutes avant de poursuivre. Toute la scène est entièrement bâchée. Ils reviennent comme prévu, mais juste le temps d'un dernier morceau, le désormais classique "Wake Up", joué acoustique, sous une pluie battante et repris à l'unisson par le public. A peine plus d'1h de concert, c'est peu et si ce n'est peut-être pas la faute du groupe, on se demande ce qu'il en aurait été s'il avait plu toute la journée !
En plus, histoire de gâcher la fin de la soirée, notre retour à la maison est assez épique. L'organisation mise en place par la région Ile-de-France est en effet assez déplorable, surtout quand on sait que c'est pourtant elle qui finance en grande partie l'événement. En fermant rapidement l'unique station de métro à moins d'un kilomètre à la ronde, c'est par milliers que les "rockeurs en Seine" défilent dans les rues de Boulogne-Billancourt, à la recherche d'un quelconque moyen de transport. Il est à peine deux heures quand nous arrivons finalement chez nous, mais bizarrement nous sommes bien plus fatigués qu'au retour du Fort Saint-Père, pas sûrs de vouloir renouveler l'expérience les prochaines années.
Quelques belles photos de la soirée sont visibles ici.