« Dignement vêtir qui nous peignons... »
Enviés bonnets rouges – vénitiens, mantouanes toques
labyrinthes d’or plafonds écrits chausse de trois couleurs
de valets peints en
Princes (d’Uccello chasses chiens lances)
Pareils à des flammes ils donnent
contenance hiératique épaisseur humaine poids
à des visages
sans grâce – sauvent élèvent sacrent lors
que tant nous manquons d’attributs colorés pour
dignement vêtir qui
nous peignons
(rechignent par trop nos arts maigres à la couleur la
fresque – tout juste s’ils ne rêvent
peindre l’or avec
du noir).
Enviées Chances des Temps de naïve
Gloire
(Allaient les arts à l’éclat sans craindre!) ô
puissions-nous colorier sans peur ce qui
demande le sang la pourpre les vi
olets d’Église – jaunes de flammes bleus
royaux – vous dussé-je border – beautés défuntes – d’un
large cerne de deuil – ô
boucher nos oreilles aux cris des Aveugles qui
ratiocinent quand
seulement il faut
d’un juste vers sauver
un éclat juste
Mantoue, Août 1993
Jean-Paul Michel, Le plus réel est ce hasard, et ce feu, poèmes 1976 – 1996, Flammarion, Flammarion, 1997, édition de 2006, p. 179.
Rappel : Matthieu Gosztola vient de publier sur le site une étude sur la poétique de Jean-Paul Michel
Jean-Paul Michel dans Poezibao :
Bio-bibliographie, "Lecture" poétique 9, extrait 1, extrait 2, notes sur la poésie 1, in notes sur la poésie, ext. 3, Je ne voudrais rien qui mente dans un livre, de Jean-Paul Michel (par P.Vinclair)
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