Etat chronique de poésie 986

986

Les promesses ont des ailes de papillon 

Elles vont de fleur en fleur 

Ne laissant guère le temps d'aimer

*

Les promesses passent

Si souvent et si peu tenues

*

Plus rien ne tient

Dès lors que misère s’en mêle

Liberté ne rime

Sans manger

Avec rien

*

Or

C’est drapeau noir de misère qui s’étend

Chaque jour

Toujours sous les coups et les pogroms

*

Car

Etre riche se défend

Tandis qu’à l’autre extrême

Il n’est plus rien à sauver

*

Et siècles passent

Sans rien changer

Chacun fait comme si

Se voile la face

Refuse de regarder

*

On se congratule en flagrants discours

Creux est le verbe quand au dehors règne jungle

Que la barbarie enfile gants de velours

Ne change pas grand-chose au fil qui la conduit

*

Siècles s’en vont

Hommes s’en meurent

Derrière s’en vient

Le long cortège gémissant

*

Qu’une douce pluie

Enfin vienne ruisseler

Sur nos visages de honte

C’est toujours de sang que se maquillent nos traits

*

La plaie

Reste ouverte

Aux cœurs purs qui en souffrent

.

Manosque, 29 juillet 2010

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