Les bonnes adresses ne sont pas éternelles, surtout en Nouvelle-Calédonie où la désinvolture, voire l’improvisation la plus totale, tiennent parfois lieu de politique
touristique.
Une nouvelle preuve avec le restaurant « le Kou-Bugny » de l’île des Pins.
Etablissement réputé, si l’on en croit son cadre idyllique (au bord de la plage, sur la baie de Kuto) et les prix pratiqués.
Hautement recommandable il y a un an, lors de mon passage avec mes parents et le petit Crocodile (le frère de junior), avec, notamment, des desserts à tomber le cul par
terre !).
A fuir ventre à terre, aujourd’hui. Le chef
d’hier a été remplacé et l’établissement n’y a pas gagné au change. Les clients non plus, d’ailleurs.
Salades dignes des plus grands pièges à touristes de la Côte d’azur. Raviolines de langouste d’une fadeur insondable. Riz, en
accompagnement de plat, cuit dans de l’huile rance à te vriller l’estomac. Et, pour vomir, pardon, pour finir en beauté, des duos de mousse au chocolat sans chocolat mais avec une vieille
chantilly grisâtre et avariée. Le « chef » (j’évite de dire « le tenancier de baraque à frites grasses », pour ne pas manquer de respect à cette profession respectable),
appelé à goûter, n’a pas semblé convaincu par nos récriminations courtoises. Après avoir à contrecœur ôté un vieux mégot fumant de son bec, il a fait une moue dubitative (style non pas « ta
bite a un goût » mais plutôt style « j’ai des clients capricieux »), confirmant par là tout ce que l’on pensait de lui. Cerise sur le gâteau, ou plutôt torche-cul sur le colombin,
rien ne nous aura été épargné avec la grosse erreur sur l’addition, histoire de se quitter définitivement fâchés.