Les autorités cambodgiennes ont décidé de lancé un plan de protection des dauphins de l'Irrawaddy, ou dauphins du Mékong (Orcaella brevirostris) menacés d'extinction, en diminuant la dépendance des habitants à la pêche et développant le tourisme autour de l'habitat de l'animal sur le fleuve Mékong.
Ce projet, financé par le gouvernement à hauteur de 100 000 dollars et par l'Organisation mondiale du tourisme qui injecte 600 000 dollars, propose de présenter des moyens de subsistance alternatifs à la pêche aux villageois vivant le long du fleuve, dans les deux provinces du nord-est du pays, a précisé le ministre cambodgien du Tourisme Thong Khon début décembre.
"La principale cause de mort des dauphins étant la pêche, nous voulons encourager les gens à cultiver des légumes, élever des poissons dans des étangs ou piloter des bateaux pour emmener les touristes voir les dauphins", a précisé Thong Khon.
Non seulement les dauphins meurent dans les filets des pêcheurs, mais la pêche en tant que telle réduit leur stock de nourriture, a-t-il ajouté.
Ce plan de protection, baptisé le Projet du chemin de découverte du Mékong, vise également à réduire la pauvreté par le développement touristique, indique pour sa part l'Organisation mondiale du tourisme dans un communiqué.
Dns le cadre de ce projet, les visiteurs viendraient voir les dauphins, qui vivent dans une dizaine de piscines d'eau profonde, réparties sur 190km du Mékong, principalement entre Kratié et Stung Treng, selon l'Organisation mondiale du tourisme. Le projet va débuter ce mois-ci par la formation de villageois et un tourisme basé sur les communautés.
Le directeur du département de l'aide au développement au sein de l'Organisation mondiale du tourisme, Harsh Varma, a qualifié le projet de "tourisme durable en faveur des pauvres". Selon l'organisation, environ 30% des foyers de Kratié et 50% de ceux de Stung Treng vivent avec moins d'un dollar par jour.
Pour le ministre cambodgien du Tourisme, la protection des dauphins et le développement du tourisme sont étroitement liés à l'amélioration des conditions de vie des gens. "Pas de dauphin signifie pas de tourisme, pas de tourisme veut dire pas de développement", a résumé M. Thong.
La Presse Canadienne