Autant vous dire que comme beaucoup j'avais plus que hâte de découvrir cette suite du film par quoi tout à commencé. Toy Story nous a montré que les dessins animés n'étaient pas que pour les enfants mais que nous aussi pauvres adultes désabusés pouvions y trouver notre compte. Le numéro deux n'a fait que prouver tout le bien que l'on pouvait penser des studios à la lampe sautillante en nous fournissant un film tout aussi bon, si ce n'est meilleur. Ce qui est suffisamment rare pour le signaler. Onze ans plus tard, ce troisième opus ne déroge pas à la règle. Toy Story gardera une place particulière dans notre cœur car c'est grâce à lui que Pixar donnera une alternative à tous ceux qui ne supportaient plus les films trop contes de fées made in Disney.
Mais trêve de bavardages, place au film. Après plus de 20 minutes de publicités et autre bande annonces insipides impliquants des animaux qui parlent ou le fils de Will yumi Smith s'entraînant à devenir un super ninja avec Jackie Kun Fu Chan (non les fans de jouets ne sont pas forcément fans de chiens qui parlent !!), le logo de Disney apparaît enfin à l'écran. Et oui, on aurait presque oublié que les studios Pixar sont dorénavant la propriété de Mickey... S'en suit la charmant lampe sautillante puis le logo Toy Story 3 apparaît à l'écran. Car oui, au Pathé Atlantis de Saint Herblain la séance en 2D de 14h30 ne donne pas droit au fameux cour-métrage auquel nous sommes tant habitué. Mais grâce à la magie YouTubesque j'ai depuis rattrapé mon retard et découvert Night & Day qui ne restera pas dans les annales au même titre que For The Birds (Les moineaux), Jack Jack Attack ou Presto. Entre autres parce qu'il est en 2D, ce qui fait un peu tâche comparé à ce que nous avons l'habitude de voir. Mais aussi parce parce que l'histoire de ces deux personnages, le jour et la nuit, sont loin de nous passionner et de nous faire rire comme les moineaux, le lapin du magicien et autre bébé fou.
Mais heureusement, le début du film est là pour tout rattrapé. Alors que le début du deuxième film nous plongeait dans l'univers futuriste du fameux Buzz l'éclair, ici nous nous retrouvons dans un monde du far-west où Woody, Jesse, Pile-Poil et Buzz combattent le tyrannique Bayonne secondé par le couple Mr & Mme Patate et leur "enfants" les martiens. En effet, ces derniers ont volé l'or de la banque et kidnappé les enfants du village (trolls à la crinière colorée).
Cette séquence est remplie de références aux films de cow-boys et à ceux de voyages intergalactiques avec leurs vaisseaux spatiaux ultra-équipés façon Star Wars. Le machiavélique Bayonne dans son vaisseau à son image (littéralement) est absolument tordant. Sans parlé de l'horrible Mr. Patate qui, après avoir détruit le pont et laissé le train foncer vers son triste destin, s'enfuit au volant du cabriolet Barbie avec femme et enfants.
Et on ne cesse de rire devant cette scène d'ouverture qui nous plonge directement dans l'univers de nos jouets préférés et donne le ton pour tout le film. Comment avons-nous pu passer onze années sans eux ?!?
Retour à la réalité où Andy a bien grandi et les rares jouets (Woody, Buzz l'Éclair, Zigzag, Jessie l'écuyère & Pile-Poil, Rex, Mr. et Mme Patate, Bayonne, les martiens et les soldats) qui ont survécus à sa croissance ont fini leur vie dans un coffre à jouets près de la fenêtre. Seulement voilà, le garçon devenu jeune homme part à l'université, résultat c'est le grand ménage de printemps dans sa chambre et tout doit disparaître. Trois choix possible : le grenier, l'université ou la poubelle. Bon ce n'est pas surtout pour Woody qui part avec l'étudiant mais plutôt l'avenir des autres qui s'assombrit quand ils finissent malencontreusement à Sunnyside, la crèche du coin.
Car si tout semble rose au départ, avec la rencontre de nouveaux jouets et la perspective d'enfants jouant avec eux...
Je tiens d'ailleurs à souligner au passage les prouesses technologiques qui ont été mises en œuvre pour ce nouveau volet. Quand on revoit les deux premiers, surtout Toy Story 1 qui était précurseur à sa sortie en 1995 mais 15 ans plus tard ressemble plus à un film de fin d'études des Gobelins (ce qui est déjà très bien, attention). On peut voir d'ailleurs que le choix des jouets d'alors n'avait pas été laissé au hasard : tous fait de plastique, plus facile à modélisé à l'ordinateur, je ne parle même pas des humains qui ne ressemblent pas à grand chose. Même si pour le troisième opus ils ont du freiner aux niveaux des avancés numériques pour ne pas perdre ce qui fait toute la beauté des jouets d'Andy, on perçoit par petites touches dans les détails qu'ils sont encore plus travaillé. Cela se ressent dans le travail des textures des jouets mais aussi du mobilier environnant et aussi des humains beaucoup plus jolis à l'œil. N'oublions pas le personnage de Lotso qui est une véritable prouesse à lui tout seul, tellement magnifique qu'on voudrait pouvoir le toucher et cela en 2D alors je suppose que la 3D a dû le rendre encore plus vrai. Dernier cas, capillaire cette fois, le brushing de Ken : impeccable.
Ce qui implique quelque quiproquos en mode flamenco.
Autres grands moments, tout ce qui implique de près ou de loin Ken son côté "précieux" (jouet de filles obligue) fan de tissus et son dressing qu'il présente en long en large et en travers pour conquérir le cœur fashion de la belle Barbie, l'élue de son cœur. Sans oublier la façon de marcher, pieds plats, de la poupée au masculin : ridiculement drôle.
Autant de merveilleux moments qui rendent encore plus difficile le moment inévitable où il faut dire au revoir, à l'image d'Andy qui doit laisser derrière lui des personnages qui l'ont accompagnés la majorité de sa vie. Ces toys nous auront fait rire et même émus aux larmes que l'on doit se pincer parfois pour ne pas oublier, comme Buzz l'éclair, que ce ne sont que des jouets. Seulement voilà, ils sont bien plus que ça. Ils ont bercés notre enfance à nous aussi. Il y a quinze ans je n'en avait que douze maintenant je suis une adulescente en puissance qui refuse de grandir et donc fonce à chaque sortie d'un nouveau Pixar pour avoir le sentiment, pendant deux heures, d'être encore une enfant. Et à ce niveau-là les studios à la lampe remportent au la main le contrat en nous apportant ici le plus magnifique des épilogues. Un seul regret, on aimerait que cela ne ce termine jamais.