Le 31 août, Maitre Christine Tadic, son avocate a déclaré que la professeur d’histoire, qui est de confession juive, a été suspendue quatre mois pour, selon le ministère de l'Éducation nationale, avoir manqué à ses obligations "de neutralité et de laïcité" en organisant des voyages scolaires dans des camps de concentration.
Le travail de mémoire de l'extermination des Juifs par le régime nazi, serait-il devenu un crime?
Le rectorat déclare dans son communiqué "sur le fait qu'il s'agit d'un dossier relevant de la problématique générale de l'organisation des voyages scolaires (...), sans rapport avec le sujet de la transmission de l'histoire et de la mémoire de la Shoah, à laquelle l'Éducation nationale est très attachée", mais le rapport de l’Inspection d'académie parle lui d’une "instrumentalisation" des élèves.
L'avocate dénonce le fait que "Depuis l’arrivée d’une nouvelle direction de l’établissement en 2007, on s’acharne contre elle, on veut s’en débarrasser".
Les antisémites sont-ils en train de s'installer dans les établissements scolaires publics et dans l'administration de l'Éducation nationale?
Le tribunal devrait se prononcer sur cette suspension d’ici 15 jours.
Catherine Pederzoli a fait l’objet d’une enquête de l'Inspection générale de l’Éducation nationale suite à une manifestation organisée par certains de ses élèves en décembre 2009 à Nancy, lors d’un déplacement du ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel.
La professeur d’histoire avait été suspectée d’avoir organisé la manifestation et soi-disant manipulé ses élèves.
Dans un rapport rédigé en juillet 2010, les inspecteurs pointent des "manquements aux obligations de réserve, de neutralité et de laïcité", et reprochent à l’enseignante l’"instrumentalisation des élèves" par des "lavages de cerveaux".
Quand il s'agit d'évoquer la Shoah en cours d'histoire, qu'est ce que la neutralité?
Parler de l'extermination de
6 000 000 de Juifs est-il de l'instrumentalisation et du lavage de cerveaux?
Les ignobles auteurs de ce rapport notent en outre que, lors de leur entretien avec la professeur, cette dernière a prononcé 14 fois le mot "Shoah", "tandis que le terme à la fois plus neutre et juridiquement fondé de "génocide" n’(a été) mentionné que deux fois, comme en passant".
Ce genre de discours tendant à minimiser le fait que le régime nazi voulait exterminer le peuple juif dans sa totalité, est immonde.
Sur la page Facebook de Catherine Pederzoli-Ventura, plusieurs élèves s'indignent de la sanction.
L'un d'eux écrit "C'est injuste. Vous êtes sans hésitation la meilleure professeur d'histoire que j'ai pu avoir durant toute ma scolarité. Si l'Éducation nationale écarte de ses rangs les rares éléments qui pensent par eux-mêmes, où va-t'on?"
L'avocate de la professeur déclare quant à elle, avec justesse, "Si cette enseignante avait été chrétienne, on n’aurait pas dit qu’elle faisait du lavage de cerveau".
Après la stigmatisation des étrangers, l'antisémitisme, 70 ans après la Shoah, est il en train de se développer de nouveau dans notre pays de façon insidieuse, au sein même des administrations d'État?
Seigneur, aide-nous à combattre le rejet.