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En 354, le pape Libère décide de fixer la fête de la Nativité du Christ au 25 décembre ; une date lourde de signification, porteuse de sens.
Correspondant au moment du Solstice d'Hiver, la date est traditionnellement, dans tout le monde indo-européen, célébrée de diverses manières, mais le plus souvent donne lieu à des banquets, des offrandes et sacrifices aux divinités solaires (notamment LUG et BELENOS, chez les Celtes) et, comme encore aujourd'hui, à des échanges de cadeaux. Les Romains fêtaient à ce moment de l'année, entre le 17 et le 24 décembre, les Saturnales, en l'honneur de Saturne, souverain de l'âge d'or auquel on se fiait pour revenir vers la lumière et la prospérité. Plus tard, c'est précisément le 25 décembre que l'on célébra la naissance de Mitra, un dieu d'origine perse mais qui avait pris des caractères spécifiques dans le monde romain. Dans les années 270, l'empereur Aurélien officialise le culte de Sol Invictus, cette sacralisation de la force solaire, qui toujours, sans défaut, revient et s'impose aux ténèbres ; le 25 décembre était alors un moment capital du culte (proche de celui de Mitra mais qui ne s'identifie pas avec lui), on y célébrait la renaissance du soleil. On comprend bien alors que l'Eglise catholique, le siècle suivant, choisit cette date pour fixer la fête de la Nativité du Christ, fête fondamentale puisqu'elle rend manifeste la notion d'Incarnation qui constitue le pilier essentiel de la foi catholique. Le 25 décembre convenait bien, d'autant que les Evangiles ne précises pas la date de la naissance du Christ, pas même la saison. Le pragmatisme de l'Eglise a donc permis l'osmose des cultes ancetraux avec le nouveau, même si bien sûr la signification en avait changé...quoique, pour les Chrétiens comme pour les Celtes et les Romains, le 25 décembre signifiaient, et signifie toujours pour tous les Européens, le retour vers la lumière, et ce quel que soit le plan sur lequel on se place.
Puissiez-vous passer un joyeux Noël, un Noël vrai.
Amaury Piedfer.