C'est avec le titre un peu audacieux "les enfants chauffent eux-mêmes leur nouvelle école écolo" que le journaliste Grégoire Allix développe dans le Monde l'inventaire à la Prévert des performances énergétiques de l'école Saint-Exupéry de Pantin (Seine-Saint-Denis) : L'école n'est pas climatisée et n'allumera qu'au plus froid de l'hiver le chauffage par géothermie, grâce à une conception bioclimatique qui optimise l'apport du soleil, à une isolation drastique, à une ventilation à récupération de chaleur et à de grandes baies à triple vitrage. La plupart du temps, la présence des enfants suffira à tiédir les onze classes. Si les élèves sont espérés actifs, les trois bâtiments de l'école, eux, sont quasiment "passifs". Leur consommation, tous usages compris, sera de 22 kWh/m2/an. Dix fois moins qu'un bâtiment aux normes actuelles. "C'est la cuisine, avec ses équipements de cuisson et de froid, qui nous a posé le plus de problèmes, malgré le chauffe-eau solaire", raconte l'architecte.
Ecole de pauvres, pour les riches
Toujours dans Le Monde, nous partons cette fois en Indonésie, à Bali, où le projet est beaucoup plus abouti. La BBC et CNN y ont même consacré chacune un reportage. De loin elle ressemble à s'y méprendre à n'importe quelle classe d'école d'un pays pauvre, mais cette école accueille des enfants de pays (riches) du monde entier. Il faut avouer que le climat se prête à une architecture plus légère, le campus de la Green School, une école internationale située à Sibang Kaja sur l'île de Bali, étant en l'occurence construit en grande majorité avec des tiges de bambou : dans cet établissement scolaire écologique, on vous accueillera même avec un verre d'eau fraîche, tirée directement du puits. "On ne veut être dépendants de rien, confie John Hardy, un ex-joaillier canadien, fondateur de cette école pilote inaugurée à la rentrée 2008. On boit notre eau, on sert nos récoltes à la cantine, on produit notre électricité et on bâtit selon les principes du développement durable." Dans ce décor digne de Robinson Crusoé, cent vingt élèves, âgés de 3 à 14 ans, sont sensibilisés à la protection de la planète. Outre un enseignement classique, reconnu par l'université britannique de Cambridge, la plupart des cours abordent les problématiques liées à la préservation de l'environnement. Les enfants sont ainsi éveillés très tôt à la pratique de l'agriculture biologique, du recyclage, ou aux modes de transports doux.