La critique de La vie au ranch chez "excessif"

Publié le 02 septembre 2010 par Milega

La vie au ranch

La critique d'Excessif

3/5 L'HISTOIRE : Pam a 20 ans. Sa bande de copines se retrouve toujours sur le canapé du Ranch, l'appart qu'elle partage avec Manon. Discuter, boire, fumer, danser : c'est de leur âge, mais arrive le moment où l'on a besoin de s'échapper du groupe pour tracer son chemin.
Un film de filles sur toutes les peurs : avoir 20 ans, changer, s'engager, se perdre

A 20 ans, les garçons mélancoliques pensent à la fin du monde et ne savent pas ce qu'ils vont faire plus tard. Ces filles-là ont le même âge et préfèrent ne pas songer à ces angoisses existentielles. Elles vivent dans la capitale sans leurs parents, boivent de l'alcool pour donner l'illusion d'être cool, fument comme des pompiers, s'amusent comme des chipies. Dans le brouhaha des conversations, elles oublient que cette parenthèse enchantée (les premiers moments de dépendance entre l'adolescence et le monde adulte) ne durera pas. Au départ, le récit enchaîne des saynètes transpirant le vécu dans un univers parisien (les lendemains blafards de soirée etc.). La mise en scène sensible aux corps épouse l'énergie de ses héroïnes à la fois midinettes et rebelles, groupies de Benjamin Siksou (la révélation de La nouvelle star) et, pensent-elles, maîtresses de leur destin. Pourtant, une inéluctable tristesse finit par dévaster ces virgin suicides qui préfèrent bouffer la vie avant qu'elle ne les bouffe. 

 


Tout se joue en Auvergne (le dernier tiers du film). Dans ce nouvel environnement, ramenant aux origines provinciales de l'une d'elles, leurs vraies personnalités se révèlent, loin des fêtes, des apparences, de la frime, du tumulte urbain. Soudain, le verdict tombe comme un couperet. Rien de grave, ni de cruel : elles ne ressentent plus la nécessité d'être ensemble et surtout n'ont plus rien à se dire. Les critiques fusent, les têtes se tournent dans le mauvais sens, les visages se perdent de vue, les non-dits écrasent les braillements. Et la solitude morbide, contrée par l'envie de bouger à l'étranger pour ne pas crever dans une vie toute tracée, devient la pire des malédictions comme la pire des maladies post-adolescentes. Evoluant du vacarme au silence, La vie au ranch révèle un incroyable tempérament de cinéma : Sophie Letourneur, 32 ans, entourée d'une bande d'amies (Sarah-Jane Sauvegrain, Eulalie Juster, Mahault Mollaret, Elsa Pierret, Jade Tong Cuong et Angèle Ferreux) aussi soudées que libres. "

Romain LE VERN

Source : http://www.excessif.com/cinema/critiques/critique-la-vie-au-ranch-6051056-760.html