Le choix de l’inefficacité ?

Publié le 02 septembre 2010 par Lomig

Voici ce que l’on pouvait lire dans la dernière lettre d’information d’Alternative Libérale (AL), à propos des rapports entre Alternative Libérale et le Parti Libéral Démocrate (PLD):

Cette Université d’Eté marque une nouvelle étape dans les relations entre nos deux mouvements. Les débats du dimanche après midi ont en effet mis en lumière à la fois la proximité de nos propositions mais également la différence temporaire de nos choix tactiques.

Nous avons ainsi convenu de suspendre notre processus de rapprochement afin que chacune de nos équipes puisse, sans états d’âmes ni contraintes, suivre au cours des mois à venir le chemin qui lui semble le plus à même de faire avancer les idées de libertés.

Différences de stratégies pour des objectifs communs ? Est-ce si sûr ? Ne sont-ce pas les objectifs qui diffèrent ?

AL veut créer un grand mouvement centriste, libéral et démocrate. Le PLD aussi, probablement, mais choisit une stratégie d’infiltration et d’alliance avec les grands partis existants. Pourquoi ces deux objectifs devraient-ils être incompatibles : ne peut-on s’allier en interne, tout en cherchant à nouer des alliances et des partenariats en externe ?

L’objectif principal des libéraux, en France, doit être d’accroitre leur influence, et leur audience, par tous les moyens (légaux et moraux, bien sûr). C’est le seul objectif valable, dans un pays où le libéralisme est au mieux méconnu, au pire caricaturé. Toute action qui tend à diviser les libéraux entre eux est contreproductive. Il est toujours plus difficile de rassembler : je ne dis pas que c’est facile. Mais c’est parce que c’est difficile que c’est la voie, justement. Il faut rassembler les libéraux entre eux, toutes tendances confondues (ce qui implique de définir un socle commun de positions partagées, et laisser de côté, pour l’instant, les points de désaccords). Et il faut que les libéraux acceptent de se mélanger entre eux, et avec les autres courants politiques, sans les considérer par avance comme d’affreux constructivistes socialistes. Ce qui implique aussi d’être capable de définir des socles communs de valeurs, localement, est les listes PS et l’UMP, ou le centre.

Je ne suis pas sûr que cette « bonne séparation » entre AL et le PLD soit plus efficace, dans cette perspective, qu’une mauvaise alliance. Décider d’œuvrer séparément, pour des raisons tactiques, alors même que les propositions sont proches, c’est montrer l’image la plus exécrable de la politique : celle des jeux de pouvoirs, des calculs tactiques. Pourquoi ne pas cacher ces tambouilles internes, et communiquer sur ce qui rapproche ? Pourquoi mettre en avant les discordances, plutôt que les valeurs communes ?

Moi, électeur, ce sont les idées fortes que je veux voir, et je veux les voir portées par des gens capables de surmonter les problèmes d’ego et les guéguerres tactiques.

Trop d’Etat, pas assez de liberté individuelle et de responsabilité. Tout le travail est de définir un calendrier de réformes qui permette de faire la transition entre un système largement étatisé vers un système où la société civile aurait plus d’importance. Tout en réaffirmant de manière forte l’autorité de l’Etat et en faisant appliquer la Loi, partout, et pout tous de la même manière. Qui n’est pas d’accord chez les libéraux ?

Article paru sur Expression Libre, membre de LHC.