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Vélib : les vandales malmènent le ‘service’ public

Publié le 02 septembre 2010 par Sampieru
Vélib : les vandales malmènent le ‘service’ publicJe ne suis pas utilisateur du système. Et pourtant, les stations pullulent à mes pieds. Mais Paris, ça monte ; et sur un vélo de ce poids, ça se sent. Quant à la circulation, la lecture régulière de la rubrique ‘voie publique’ du Parisien suffit à me contenter des services de la RATP. Quoique... En fait, plus je me parisianise, plus je marche. Passons… Le vélib’ reste un cas d’école pour l’amateur de droit public économique que je suis. La preuve ? Derrière la revalorisation des tarifs (à la hausse) proposée par la Mairie de Paris se cache en fait la remise en question d’un système de financement (vélo contre publicité) qui a fait la fortune des afficheurs publics Decaux et ClearChannel. Une contre-offensive des transporteurs publics est en route…Voici donc, à ce propos, ce qu’on pouvait lire sur Slate.fr ces jours derniers.
Un coût plus élevé que prévu
Le vélo en libre service (VLS) est devenu un mode de transport bien encombrant. Arrivé en France par la porte bien huilée du troc entre les villes et les afficheurs (des vélos contre la concession exclusive des panneaux publicitaires municipaux), il pose de sérieux problèmes aujourd’hui aux finances locales. Plébiscité par les utilisateurs, bien intégré dans le paysage urbain, il se révèle plus coûteux que prévu, pour le gestionnaire comme pour la ville. […] La raison? Une augmentation des frais d’exploitation engendrée notamment par la hausse du vandalisme. «Bien entendu, l’usage massif des vélos a ses contreparties, s’exclame Jean-Charles Decaux, président  de JCDecaux, le leader mondial du VLS avec à ce jour 42.000 bicyclettes en circulation dans 55 villes en France et 12 à l’étranger. Sur Paris, 8.000 vélos ont disparu depuis la mise en service sur plus de 80 millions d’utilisations.» […]Il ajoute: «Il faut que l’on soit vigilant sur les recettes publicitaires.» Des recettes en baisse. L’équation économique est d’autant plus difficile à décrypter qu’à Paris, comme dans d’autres villes soumises aux mêmes conditions, la gestion du réseau de VLS est mêlée à celle de l’affichage. En 2007, l’équipe Delanoë avait accordé à JC Decaux l'exploitation de 1.628 panneaux publicitaires en contrepartie de l'implantation de 20.600 VLS et du versement d'une redevance annuelle de 3,5 millions d'euros à la ville. Mais combien coûte un vélo à Jean-Claude Decaux? Le secret est bien gardé. D’après une enquête du GART (Groupement des autorités responsables des transports), le coût moyen pour ce type de service serait de l’ordre de 2.000 euros à 3.000 euros par vélo et par an. Ces coûts recouvrent l’investissement ainsi que les coûts d’exploitation et de maintenance: réparation des vélos et entretien des stations, gestion du système informatique et du centre d’appel, organisation du système de rotation des vélos.
Pas de demi-tour, mais une alternative
Au point que la mécanique du troc vélo contre publicité s’enraye. La ville d’Aix-en-Provence, qui a choisi JCDecaux, a été épinglée en début d’année par la Chambre régionale des comptes pour «une mise en concurrence limitée ayant abouti à une absence de négociation du prix des vélos- et son coût pour la collectivité reste difficile à chiffrer». Dans une tentative d’évaluation le Commissariat général au développement durable a estimé le coût global des systèmes de vélos en libre service à 100 millions d’euros.
Aussi, plusieurs municipalités ont opté pour une voie alternative. En l’occurrence la délégation de service public auprès des spécialistes du transport collectif jusque-là à la traine. Strasbourg s’est tourné vers Transdev, Bordeaux a choisi Keolis, la filiale de la SNCF, Nice s’est tourné vers Veolia Transport. En faisant appel à des spécialistes du transport urbain, les maires intègrent le vélo dans leur plan global de mobilité (vélo, bus, tramway, métro). A Bordeaux par exemple, la répartition des stations a été pensée pour compléter les réseaux de bus et de tramways. Toutefois le système de location oblige l’utilisateur à ramener le vélo à son point de départ. En outre, ils s’épargnent des renégociations de contrats tout en conservant les recettes issues de l’affichage urbain. D’autres acteurs enfourchent la location de vélo, indépendamment des villes. Qu’ils soient fabricants comme Peugeot qui a lancé un service dans ses concessions, ou exploitant de parkings, comme Vinci Park. […]
Les villes grandes ou moyennes ont pris une voie à sens unique: imposer ce mode de déplacement écologique (Bordeaux, Nice, Strasbourg, Marseille, Pau, Orléans...). Le Certu (Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques), dans son étude «La mobilité urbaine des années 2000», publiée en octobre 2007, souligne que «la baisse de la mobilité voiture observée en 2006 à Lille et Lyon est un événement assez considérable, car tout à fait nouveau... Pour la première fois depuis trente ans, à partir des enquêtes ménages déplacements “modernes”, et sans doute depuis la naissance de la voiture, on constate une inflexion à la baisse de la mobilité voiture». […]
Cet effet d’entrainement se vérifie dans les ventes de vélos. Le vélo mobilité a progressé en 2009 en passant de 22% à 25% d’un marché total en diminution de 6%. Une évolution soutenue principalement par les ventes de vélos de ville (+7%) et une hausse importante des ventes de vélos à assistance électrique (23.700 unités vendues soit + 64%).
En lançant son service, l’afficheur Decaux n’imaginait certainement pas surfer sur une vague socioculturelle destinée à durer et qui roule sur tous les continents. Mais simplement apporter un service supplémentaire aux villes, au même titre que les abris bus ou les sanisettes. Il se prépare maintenant à la deuxième vie du vélo en libre service, le vélo électrique."
"Les coups du vélib explosent"

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