Malgré la vive opposition de la majorité de la population à l'expansion, des jeux d'argent dans leur communauté des promoteurs mohawks sans scrupules ont transformé ce territoire en capitale mondiale des casinos virtuels. Pour les opposants d'alors, dont de nombreux traditionalistes, les jeux d'argent et de hasard (gambling) ne sont aucunement reliés à une tradition mohawk ou amérindienne comme l'affirme ses promoteurs, tels que l'ex-chef Joe Norton. Ce dernier est non seulement un actionnaire de compagnies de jeu en ligne, dont «Absolute Poker» qui a été impliqué dans une immense fraude en 2006, mais il est aussi un des fondateurs de la Kahnawake Gaming Commission.
De toute évidence, le développement de salon de poker dans la réserve et celui des jeux d'argent en ligne a permis à des promoteurs sans scrupule de contourner le référendum perdu.
Cette victoire des opposants aux casinos dans cette réserve amérindienne de la banlieue de Montréal était d'autant plus significative que les partisans du oui disposaient d'énormes moyens financiers pour promouvoir leur option, alors que les partisans du non disposaient de fonds modestes... presque symboliques. Malgré tout, ce référendum a permis à la population de s'exprimer sur un sujet d'importance pour l'avenir de leur communauté.. Il faut souligner que le gouvernement québécois n'a jamais eu le courage de tenir un tel référendum...
Les promoteurs américains leur promettaient de l'argent, beaucoup d'argent, dans un pacte où ils devaient céder en contrepartie un peu de leur âme et de leurs valeurs traditionnelles. Mais la communauté mohawk de Kahnawake a dit non à ce marché de dupe.
La question de la légalité des opérations de jeu en ligne à Kahnawake est une patate chaude entre le gouvernement fédéral et Québec, et ce, depuis plusieurs années. Ainsi les réponses à mes appels ( dès 2006) à la GRC et à la Sécurité du Québec sur ce sujet délicat ont toujours obtenu des réponses floues ou ambiguës. La GRC mentionne que les jeux de hasard sont depuis plusieurs années une juridiction provinciale et quelle de peut donc intervenir et de son coté la Sécurité du Québec répond que les réserves amérindiennes et l'Internet (idem que pour la télé et la radio) sont sous la juridiction du gouvernement fédéral.
Mentionnons que toutes les infrastructures y compris l'immeuble qui ont permis aux promoteurs mohawks d'aller de l'avant avec leur service d'hébergement de casino Internet auraient reçu du financement du gouvernement fédéral, et ce, par le biais du Ministère des Affaires indiennes...
Alain Dubois, Vendredi, Juin 16, 2006 - actualisé le 2 septembre 2010