985
Alors on saisit les bribes et les propos épars
On en fait un bouquet pour accueillir le jour
Ode se prépare au silence de la nuit
Pensées se cousent entre deux draps froissés
*
Blottie entre mes bras
Tête posée au creux de mon épaule
Ta main gauche effleure ma peau
Sous l’étoffe rêche
.
L’autre s’aventure
Un tremblement te vient
L’intensité te trouble
*
Tant d’interdits entre tes lèvres serrées
Tant d’hésitations et de rumeurs
Qui te laissent
Telle une céramique de valeur
Brisée sur la margelle du puits
.
Il te prend l’idée d’y plonger
Dans le noir infini des âmes défaites
.
Des rires accompagnent ton geste
Ils ne croient pas en cette terrible folie
.
La vie n’est pas un cadeau
Qui se heurte aux quolibets d’ignorance
Chaque jour et chaque heure
Ton travail s’y heurte
*
Lors avec patience
Mes doigts saisissent les morceaux
.
D’une colle amoureuse
J’en rapproche les berges
En noue les contours
.
S’il me vient ce geste incongru
De t’ouvrir mes bras indisponibles
Ne nous y trompons pas
C’est que mon cœur saigne
Devant ton indicible
Invisible souffrance
*
Un jour nous tisserons l’heure
De paroles apaisées
.
Tu te seras rencontrée
Au point de t’aimer
.
Les ogres du désespoir
Fermeront leurs gueules avides
.
Tournant sur tes pas
Tu m’oublieras sans doute
Tout à l’amour qui jaillira de cette oasis
Que d’une main habile j’aurai tissé pour toi
*
De nos voix enlacées mais distantes
Nous fêterons les matins calmes
.
De nos poings serrés sous le fouet du jour
Nous rêverons les mots
Traçant les savants entrelacs
D'une heure d'espérance
.
Manosque, 28 juillet 2010
©CopyrightDepot.co 000455677