Partout en Europe l’immigrant est un mal aimé. Le correspondant européen de la BBC émet une intéressante hypothèse sur la cause de ce phénomène : « malaise dû à la vitesse à laquelle la société change, et inquiétude que des sociétés puissent développer des communautés distinctes et parallèles ».
Le modèle national se disloque ? Ceux qui ont la possibilité de se replier sur une identité résiduelle le font ? L’apparition de communautés distinctes suscite la rancœur de la majorité restante contre elles, ce qui accélère la séparation ?
Faut-il redonner une identité séduisante à la nation, ou inventer une superstructure qui permette la cohabitation fructueuse de « petites » cultures, y compris non nationales ? Après tout, il y a sûrement plus à gagner qu’à perdre de la diversité.
Si l’on veut que notre culture accepte la diversité, il faut la faire changer. Comment ? La technique habituelle pour cela est la jurisprudence. On utilise les crises que pose l’apparition de communautés distinctes. Elles révèlent un conflit entre des règles implicites des deux communautés, qu’il s’agit de pêcher dans l’inconscient collectif (d'où complexité de l'exercice que certains sociologues américains appellent « dialogue »). La « jurisprudence » consiste à élaborer des règles nouvelles qui transcendent ces oppositions apparentes.