On la donne vraiment à n’importe qui…

Publié le 02 septembre 2010 par Philippejandrok

Plus cette affaire avance, plus on s’enfonce, enfin, plus notre Ministre du Travail s’enfonce dans une mélasse qui lui colle à l'extrémité des doigts ; l’affaire Woerth/Bettencourt n’a pas fini de nous réserver des surprises.

Mais non, Éric Woerth n’a strictement rien fait pour Monsieur Maistre, qu’il ne connaît pas, ou peu, ou peut-être sont-il amis, mais enfin, de loin, c’est bien ce qu’il a affirmé alors qu’il était cité comme témoin le 29 juillet 2010 dans cette affaire de trafic d’influence, et à deux reprises s’il vous plait, mais le ministre persiste et signe.

Et pourquoi aurait-il fait cette demande pour Patrice Maistre, le grand et généreux donateur de l’UMP et gestionnaire de fortune de Madame Bettencourt, oui pourquoi ?

Non, notre ministre était à l’époque trésorier de l’UMP et il n’aurait jamais demandé à Monsieur Sarkozy, alors Ministre de l’intérieur en 2007, d’appuyer sa nomination au rang de Commandeur de la Légion d’Honneur, mais quelle idée ?

D’autant que Monsieur Maistre a embauché Florence Woerth dans la foulée, non, c’est un concours fortuit de circonstances qui a amené l’épouse du ministre du travail à accepter un emploi fort bien rémunéré auprès de Monsieur Maistre juste avant la remise de sa décoration.

En dehors de cela, notre ministre a fait preuve de parjure à deux reprises, comme si de rien n’était, en affirmant n’avoir rien fait pour permettre à Monsieur Maistre d’obtenir cette auguste distinction. Le journal L’Express dévoile une information stupéfiante, la Brigade Financière a découvert une lettre signée de la main de Monsieur Woerth prouvant le contraire lors d’une perquisition… aïe, aïe, aïe.

- « On cherche à me salir, je n'ai rien à me reprocher. Je l'ai déjà dit, je le redis, je n'ai rien fait de mal, je n'ai pas menti. Je n'ai pas menti à la police, je n'ai pas menti aux Français »(déclare notre ministre au campus des jeunes de l'UMP, Port-Marly)

Bien sûr, nous comprenons, pire, nous compatissons.

dialogue fictif :

- Alors ? Que fait-on ? demande le Ministre à son conseiller

- Et bien on nie Monsieur le Ministre, on nie en bloc.

- Et la lettre que j’ai signée ?

- Un faux !

- Vous avez raison, c’est un vrai faux.

- Non Monsieur le Ministre, un faux.

- Un faux, oui, un faux ! (selon son avocat, le ministre n’avait pas nié l’existence de cette lettre, il a juste nié les faits, ce n’est pas pareil, je vous assure)

En revanche, l’avocat du Ministre a fait cette déclaration qui a retenu mon attention :

- M. de Maistre avait une carrière et un âge conforme à l'octroi de la Légion d'honneur...

Ah ! Parce qu’il faut gérer des fortunes pour mériter la Légion d’Honneur et puis avoir un certain âge ?

Mais alors, en 1998, l’équipe de France de Football à qui Monsieur Chirac a remis également  la Légion d'Honneur, ne devait pas la mériter, les joueurs n’étaient ni gestionnaires de fortune, ni d’un certain âge… y’aurait comme un problème, hum !

Mon Grand-Père a fait la guerre 39/45, il a été blessé, évadé à plusieurs reprises, il a combattu les Allemands alors qu’il servait dans la 2e DB, enfin, je me souviens enfant de cette petite boite en bois dans laquelle reposaient toutes ses magnifiques décorations, j’étais fier d’appartenir à cette famille de combattants, de défenseurs de la nation, mon Grand-Père a versé son sang pour ce pays et il a mérité ces médailles et ces distinctions, preuve de son courage et de ses actions pour la France.

Aujourd’hui, on donne la Légion d’Honneur à n’importe qui et n’importe comment, il faut appartenir à certains cercles, être l’ami des Ministres, une vedette, un donateur, enfin, c’est le grand carnaval,  et ce ne sont plus ceux qui versent leur sang qui sont décorés, mais ceux qui les envoient à la mort, belle moralité, dans de telles conditions, la Légion d’Honneur perd tout son attrait, son sens, sa vérité.

Alors Madame, Monsieur que je ne connais pas, je vous encourage à vous faire nominer pour la Légion d’Honneur, il n’y a pas de raison, si des gestionnaires de fortune et des joueurs de foot sont désignés, pourquoi pas vous, pourquoi pas moi ?

Au fait, auriez-vous un ami Ministre ? Auriez-vous de quoi lui permettre de faire un petit profit, du genre : un boulot pour son gosse qui n’est pas fichu de passer des diplômes, pour sa femme qui s’ennuie à la maison, ou si vous avez de quoi payer un diner à l’Elysée, ou un soutien pour un parti politique, oh , et puis vous trouverez bien.

Allez, nous vivons une époque formidable…