C’est en pleine saison estivale que le nouvel opus (le dixième) de Blind Guardian est arrivé dans les bacs physiques et digitaux. Tout commence par un « Sacred Worlds » qui nous entraine dans le monde étrange et merveilleux du power metal symphonique avec une intro digne d’un film de Tim Burton. D’entrée de jeu, et comme c’est le cas depuis ses débuts dans les années 80, le groupe joue la carte de la mélodie complexe et des motifs vocaux qui s’enchevêtrent comme dans un mille feuilles bien garnis. Si Blind Guardian cherche à échapper aux structures archi rebattues du couplet-refrain, il est clair qu’il y réussit parfaitement sur « Sacred Worlds ». Et les deux guitaristes (Marcus Siepen et André Olbrich) de trouver un équilibre entre rythmiques heavy saccadées (à la lisière du thrash) et trames symphoniques enlevés (les parties de violons ne traînent pas). Cela paraitra peut-être un poil trop ampoulé pour certains. En revanche, sur « Tanelorn (Into The Void) », Blind Guardian réussit le parfait mélange entre agressivité et mélodie. Puis l’épique, « Road Of No Release » s’appuie sur un beau motif au piano pour mettre en avant la riche complexité de sa structure. Puis, « Ride Into Obsession » pète grave le feu avec sa rythmique speedée et acérée dotée d’un refrain énergique qui restera longtemps greffés dans votre cerveau. On dirait presque du « Bohemian Rhapsody » (Queen) sous amphétamines. Pour « Curse My Name », on se retrouve plongé en pleine époque médiévale alors que « A Voice In The Dark » tabasse comme du Testament de la grande époque sauf que tout est ici plus mélodique que chez nos amis de la Bay Area. Le flamboyant « Wheel Of Time » vient conclure cette odyssée prenante pour peu que l’on veuille se laisser convaincre et jouer le jeu.
Elvira Santa
Blind Guardian, At The Edge Of Time (Nuclear Blast/Pias)
Sortie le 30 juillet 2010
Blind Guardian, A Voice In The Dark, official video
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