Rififi chez les snipers de l’UMP

Posté par lediazec le 2 septembre 2010

Comme un bon vieux qui a besoin d'être informé, je me suis installé devant le télé à l'heure des infos. J'ai fait une croix sur la Une. Définitivement. Canal me gonfle. Malgré l'effort des intervenants, cela ressemble de plus en plus à du Stéphane Bern sur France Inter. Le rire est formaté et si ça fait plaisir à quelqu'un, tant mieux pour lui.

A treize heures, pas grand-chose à grailler – 30 millions d'amis, non merci – si ce n'est le 13 heures de la 2. Pas bésef non plus ! La mort de Laurent Fignon, un atypique de la pédale ; les médailles d'or d'un nageur français ; Zizou chez les bleus pour insuffler à la génération montante une autre culture que celle de la grève.

Du formatage pour bestiaux !

En pleine digestion, ça n'incite pas à la jubilation. A la rigueur ça vous pousse vers la sieste devant l'inaltérable Derrick et son fidèle bras droit, Harry Klein. Mais qu'est-ce qu'il est prévenant pour son chef, ce bon  Harry !

Autant que François Fillon avec son supérieur depuis  que ça gronde chez les djeunes de l'UMP. Très offensif, le François, le plus très tranquille premier ministre qui multiplie les appels au calme en direction… de sa propre majorité. Un comble. Un scandale. Un déni de discipline !

Il faut dire que les jeunes UMP foutent la zone en ce début de mois dans le cadre du campus d’été des Jeunes populaires. Les jeunes ne sont pas contents. Ces branleurs ne donnent pas dans la dentelle et se mettent à tailler du pantacourt en direction du leur gnome à cause du virage sécuritaire tous azimuts de leur petite icône et du manque de perspectives du Lider Minimo. Des vrais incendiaires ces jeunes taillés en costume trois pièces.

Ajoutons, pour pimenter, le frittage de gueule Copé/Bertrand où le second traite le premier de Sniper et nous aurons un aperçu de l'ambiance film d'action estampillé série B que la majorité propose pour sa rentrée. Remarquez, pour une fois, Gros Bertrand n'a pas tort, Copé vise bien, surtout son avenir. Mais, promis-juré, à la prochaine sortie, bras dessus, bras dessous, ils jureront les grands dieux que jamais l'un n'a cherché à blesser l'autre, que tout ça est fantasme médiatique !

Pour finir, la non moins lamentable situation de certains ministres – parmi lesquels les très insignifiants Kouchner et Fadela Amara – qui, dans le contexte présidentiel en vigueur, n'ont qu'un seul devoir : être d'accord ou fermer leur gueule, ou encore démissionner, c'est en substance ce que déclare le villepiniste Bruno Le Maire.

C'est donc d'un timbre énergique que ce bon François exhorte les troupes à oublier «les petites phrases, les états d’âme [dont] la majorité a le devoir de s’en dispenser.»

De telles situations me font jubiler, pas vous ? Malgré les efforts déployés pour en minimiser l'importance, ça sent le coup de Knysna, cette affaire. L'entraîneur a perdu la main : les joueurs font la grève du ballon, ça ne tourne plus rond dans la grande fédération.

Après Fillon, fidèle pompier, c'est le président en personne qui, les fesse serrées et les mâchoires à l'unisson, demande à son équipe de « travailler au service des Français. » Parce que jusqu'à présent ce n'était pas le cas ?… Lui, qui d'habitude se mêle de tout, régente et fustige son entourage avec grossièreté, finit par lâcher, presque timide, qu'il ne faut pas « s’occuper du reste ». Mais quel reste ?… Plus étrange encore, il dit  : «Pas d’agitation, pas de fébrilité. Mobilisation au service des Français…»

Si cela n'est pas de la pétoche, mes amis, ça y ressemble beaucoup. La rentrée est déjà très chaude au Château.

Pendant ce temps, les fouilles archéologiques ont repris du côté de Woerth-Bettencourt… Des trésors d'informations vont être exhumés et présentés au public très prochainement.