L’unité ne se résume pas à « ralliez vous à mon panache blanc, ou rose ». L’unité, c’est une démarche qui conduit à l’élaboration conjointe d’un programme et ensuite de trouver le ou la candidate
la mieux placée afin de le faire passer dans l’opinion et pour l’appliquer. Pour le moment, seul le Front de gauche est dans cette logique et Jean Luc Mélenchon dans les dispositions. Il est au
sein du Front de Gauche, le mieux placé pour rassembler les partisans de la rupture et de la transformation sociale. Notre propos n’est pas de personnaliser mais puisqu’il faut un candidat en
2012, c’est à cette question qu’il faut répondre. Pour l’heure, il s’avère le meilleur propagandiste et le meilleur débateur politique, sur les positions de la gauche assumée et du mouvement
social. La gauche actuelle n’offre pas un choix mais deux , au moins dès le premier tour. Il y a celle d’accompagnement et celle qui veut la rupture avec le système en place. Pour battre la
droite et accompagner ensuite sa politique, le PS est le mieux placé, au second tour mais pour battre la droite et sa politique , c’est une autre affaire.
Si avec Jean Luc Mélenchon, le PC a encore des perspectives, face à lui il s’isole en poursuivant le couple avec le PS et en situation de subordination. Le PC traverse une crise historique qui
dure et qui n’est pas prête d’être jugulée, pour des raisons historiques également, doublée d’une crise de direction. Son salut c’est le Front de gauche, qui sans le PG et la personnalité de Jean
Luc Mélenchon, risque fort de le reléguer bien en deçà des scores les plus bas de son histoire. Il est fort probable que Mélenchon arrive avant un candidat communiste avec en prime un pourcentage
important d’électeurs traditionnels du PC. Ce qui aurait pour conséquence d’accélérer la crise qu’il traverse.
Il ne suffit pas de battre la droite et d’alterner , il y a une profonde aspiration pour une alternative crédible. Depuis le début de « la crise », le camp de ceux qui veulent un véritable
changement, grandit et cette évolution va encore se développer d’ici à 2012. Martine Aubry le sait et durcit le ton, le ton seulement car un de ses lieutenants vient de confirmer que le PS
est bien pour la retraite à 60 ans et pour l’allongement de la durée de cotisation. C’est encore un des paradoxes de la géométrie variable en politique. De plus il est de notoriété publique et
comme chacun sait, sur le programme, le PS ne demande rien à ses alliés potentiels et que ce même programme ne servirait de toute façon à rien puisque le candidat du PS aura le sien sans
consulter les « socialistes » eux mêmes. Des primaires au cour desquelles les candidats à la candidatures auront à présenter un programme ou un certain nombre d'idées tout à fait personnelles .
Au bout du compte, c’est une personnalisation à l’extrême , à l’américaine et pour l’élaboration du programme d’union ou du Parti quel qu’il soit, circulez il n’y a rien voir. Les citoyens et les
militants n’auront pas à décider de ce qui est bien ou mal pour eux. Pour le ou la candidate, la légitimité vient des primaires et le reste c’est de l’amuse paroissien .
Jean Luc Mélenchon a décidé de ne pas se prêter à cette mascarade. Parodie de démocratie donc se délecte la politique Pipeul et les nouveaux sites de paris en ligne. Allez y on prend les
paris ! que se sera Aubry ou que DSK sera candidat, ou pas. Certes cela pour effet de focaliser sur le PS et le concours à la candidature, qui tiendra certains en haleine. L’oral d’un concours
sur titres, en fait, auquel le public a le droit d’assister, sans oublier l’applaudimètre et les appareils de couloir.
La candidature de Jean Luc Mélenchon aurait bien d’autres vertus, celle de la gauche de combat et des grandes conquêtes, celle pour qui « Ouvrier, classe sociale, rupture , transformation, lutte
» ne sont pas des gros mots. Celle de l’idéologie de gauche et de la continuité historique politique et sociale. Celle que certains cachent dans des placards ou qu’ils repoussent d’un revers de
main mais à qui ils demandent les voix. Avec Jean Luc Mélenchon c’est la poursuite de la bataille idéologique et un véritable renouveau pour le Front de Gauche, l’espoir de peser réellement, non
pas comme une force d’appoint mais comme une force de rassemblement de toutes les forces anticapitalistes fédérées autour d’un objectif historique pour le mouvement ouvrier. Il me vient ce terme
si peu utilisé mais parfaitement pratiqué, plus que jamais de nos jours, « la collaboration de classe ! ». Telle est aussi la question et elle est posée, dans d’autres termes et pas que par
Mélenchon, le NPA la pose également. Sait on encore ce que signifie, la collaboration de classe, qui de prime abord est un chèque en blanc que le PS demande de signer à ses éventuels partenaires.
Afin de battre la droite, cette position géométrique qui ne veut rien dire si on ne l’associe pas à la politique qu’elle mène. Battre une politique c’est mieux que de battre une position
géographique. C’est cette politique que les gens subissent. En quoi serait elle différente menée par Pierre ou par Paul dans le cadre des mêmes règles, des mêmes principes, du même corps d’idées,
sans les remettre en cause et sans les disputer.
Jean Luc Mélenchon et le PG, n’ont rien à perdre, tout à gagner. Le PC peut enfin rompre avec la diabolique alliance de subordination et d’appoint, qui fait qu’il est en balance avec le MODEM
dans le choix de nombreux et éminents membres du PS et retrouver une ligne sans ambiguïté avec un vrai front de gauche élargi à toute la famille traditionnelle du mouvement ouvrier. Mélenchon
peut apporter gros dans la bataille qui s’annonce, si le nationalisme de Parti s’efface devant une dynamique unitaire, un programme et un candidat de valeur, celui qui pour le moment s’avère le
meilleur. Le meilleur programme et le meilleur candidat ce qui ne peut entacher les qualités de beaucoup d’autres. Si le Front de Gauche veut poursuivre, il n’ a pas d’autre alternative et le PC
a besoin du Front de gauche, sinon il risque une marginalisation fatale. En bonne intelligence Mélenchon ne peut qu’en être le candidat naturel. Jean Luc Mélenchon peut et alors la dimension du
débat sera tout autre, les enjeux aussi.