Le 7 septembre, manifestons pour une réforme juste de nos retraites !

Publié le 01 septembre 2010 par Letombe

Dès le 7 septembre, l’Assemblée nationale examinera le projet de loi du Gouvernement sur les retraites.

Bien sûr, une réforme de notre système de retraite est nécessaire, afin de faire face aux défis que lui posent l'allongement de la durée de la vie, l'arrivée à la retraite des personnes nées pendant le baby-boom ou encore l'actuelle crise économique.

Mais les efforts, que requiert cette réforme, ne seront acceptables que s'ils sont équitablement répartis. La justice, qui impose de demander davantage aux plus aisés d'entre nous et moins aux plus fragiles, doit être au coeur de cette réforme.

Or le projet du Gouvernement est profondément injuste:

Il décale de 2 ans les âges légaux de départ à la retraite, et pas seulement celui du droit de partir à la retraite à 60 ans – décalé à 62 ans. Sont ainsi entre autres concernés l’âge de départ à la retraite à taux plein et ceux concernant le minimum vieillesse et le minimum contributif, qui passeraient tous de 65 à 67 ans. Ces mesures sont particulièrement injustes parce qu'elles pénaliseront tous ceux qui n'ont pas eu la possibilité d'effectuer des carrières complètes, au premier rang desquels la grande majorité des femmes 

Il confond pénibilité et invalidité, en exigeant une invalidité de 20% pour bénéficier d’un départ anticipé ! Il laisse donc sans perspective tous ceux qui auront effectué des tâches pénibles sans que cela les ait conduit à l'invalidité.

Ce projet est en outre inefficace :

Il ne prévoit rien à moyen et à long terme : le plan s’arrête en 2018, alors que les déficits devraient encore augmenter après cette date ; 

Même à court terme, il laissera subsister un tiers des déficits prévus, qui augmenteront le déficit de l’Etat, à hauteur de 15 milliards d'euros… par an !

 Il met en place le siphonage du Fonds de réserve des retraites (34 milliards d'euros aujourd’hui) créé par la gauche et qui devait servir à aider les jeunes générations à faire face au « papy-boom » qui dans quelques années, creusera davantage encore le déficit des caisses de retraite. Il organise ainsi l’insolvabilité collective qui frappera demain nos enfants et petits-enfants.

A l'injustice du texte porté par le Gouvernement, les socialistes opposent un autre projet.

Il ne s'agit en effet pas pour nous de nous contenter de la critique, comme tentent de le faire croire les porte-parole de l'UMP, ou de faire croire que des efforts ne seront pas nécessaires. Mais nous proposonsla mise en place de garanties collectives pour que cette réforme soit juste et efficace:

Maintenir l'âge légal de départ à 60 ans et maintenir tous les autres âges légaux de départ à leurs niveaux actuels ; 

Prendre véritablement en compte la pénibilité,sans la limiter aux cas d'invalidité ;  

Mettre effectivement à contribution tous les revenus, y compris ceux du capital ; 

Faire une réforme durable,avec un financement qui pérennise notre système par répartition.

Conscient de l'impopularité de sa réforme, le Gouvernement a tout mis en place pour éviter un véritable débat. Après avoir réduit la concertation avec les organisations syndicales à un simulacre, il a choisi de recourir à une procédure parlementaire accélérée, et compte sur les vacances et la rentrée pour empêcher la mobilisation des Français massivement opposés à sa réforme.

Il sait en effet qu'il n'aura pas d'autre choix que de reculer si les Français manifestent clairement leur refus de cette réforme.

L'exemple du calendrier de disparition de la possibilité pour les femmes fonctionnaires ayant eu 3 enfants de partir plus tôt à la retraite est là pour en témoigner : devant la levée de boucliers qui a suivi cette annonce, et même en l'absence de manifestation d'ampleur, le Gouvernement a été contraint de modifier son projetpour laisser plus de temps aux femmes concernées pour faire leur choix.

C'est pourquoi il n'y a pas lieu de céder à la résignation : un autre projet est possible ; le recul du Gouvernement est possible.

Je vous invite donc à réaffirmer haut et fort notre volonté d'une réforme juste en répondant massivement présents dès le 7 septembre à manifester contre la réforme des retraites voulue par le Gouvernement.

Jean-Pierre BALLIGAND

Député de l'Aisne