Les escrocs face à la justice française

Publié le 01 septembre 2010 par Toulousejoyce

S'il existe un certain vide juridique au sujet de la voyance, il y a quand même certaines règles à respecter. La répression des fraudes abat ses cartes.

Des " arts divinatoires "  Voilà le terme employé à la répression des fraudes lorsqu'on parle des voyants et autres spécialistes autoproclamés du tirage de cartes. Un domaine dans lequel la Direction départementale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes n'a que peu d'emprise. " Pour contrôler tout ça, explique un agent, on est confronté aux problèmes d'accès aux locaux. On n'a pas le même pouvoir que la gendarmerie " 

" En général, les gens restent discrets, et ceux qui pratiquent la voyance sont du genre superstitieux. Lorsqu'il y a un abus de faiblesse, ce sont les proches de la famille qui vont directement à la gendarmerie. Mais cela arrive très peu ".

Et pourtant... la DDCCRF parle bien de " charlatans " qui ne respectent pas vraiment la réglementation. " Ils sont déclarés... dans le monde des Bisounours ", ironise l'agent de l'administration. Qui rappelle les grandes lignes à respecter :

" Tout voyant doit se déclarer à la chambre des métiers s'il s'agit d'une activité commerciale. Ce qui n'est pas appliqué du tout, comme la remise d'une note pour toute somme dépensée supérieure à 15, 24 euros. L'affichage des tarifs, qui est obligatoire, n'est pas souvent respecté non plus ". Mais le cheval de bataille de la répression des fraudes reste " les pratiques commerciales trompeuses et ceux qui se déclarent professeurs, en promettant des choses impossibles. Comme certains marabouts qui vous glissent leur carte dans votre boîte aux lettres ". Ce que constate par ailleurs la DDCCRF, c'est la grande mode naissante des services par téléphones, ou les horoscopes par SMS. Ils ont pignon sur rue, et c'est un domaine qui engrange des sommes considérables. Et sur ce point, avis aux " charlatans ", la répression des fraudes avoue que " les contrôles sont plus fréquents ". Les vrais voyants, eux, l'auront sans doute vu venir.

De 15 à 10 000 euros

Pour les voyants, une consultation d'environ une heure coûte en moyenne de 50 à 80 euros. Après, il existe aussi un tarif " à la question ", qui oscille généralement entre 15 à 30 euros. Tout dépend du médium que vous avez en face de vous. Certains proposent même des prix d'appels avec la première question gratuite... Mais un marabout explique que le tarif varie en fonction des résultats obtenus : " Après, s'ils sont contents, ils donnent ce qu'ils veulent, prétend celui qui se présente comme " docteur en voyance ". (sic) Ça peut même aller jusqu'à 10 000 euros!

Vide juridique

Nombreux sont les sites Internet qui rappellent qu'il existe un certain vide juridique au sujet de la profession de voyant. Ainsi, pour exercer en toute légalité, on vous recommande fortement d'avoir une couverture sociale, de déclarer vos revenus professionnels et de payer charges et impôts qui vont avec. Avant, bien sûr, de se rendre à l'Urssaf pour s'y faire enregistrer.

Certains s'inscrivent sous de fausse qualités, soyez toujours très vigilent-es

Inscriptions fantômes

Jusqu'à l'an dernier, les voyants et médiums devaient se faire enregistrer directement à l'Urssaf pour pouvoir exercer légalement. Mais depuis 2010, c'est la chambre des métiers qui a repris le bébé. Et difficile d'avoir des statistiques précises.

" Ces personnes sont répertoriées dans la catégorie " autres services personnels ". Un code qui ratisse très large et qui prend en compte d'autres professions ", précise-t-on du côté de la Chambre des métiers. Toujours est-il que depuis le début de l'année, aucune nouvelle inscription n'a été faite. Et lorsqu'on remonte à l'Urssaf, on constate qu'il y en a eu "quelques-unes seulement qui ont été enregistrées au cours des dernières années. En tout cas, un nombre infime par rapport au nombre de personnes qui pratiquent ces activités ", confirme une employée de l'Union de recouvrement pour la sécurité sociale et les allocations familiales.