Colin Moore à La Porte Noire, Bruxelles, le 31 août 2010

Publié le 31 août 2010 par Concerts-Review

 La Porte Noire or  the Black Door, rue des Alexiens , home of the Brussels Folk Club ( Allan Taylor, le 7 novembre) accueille, en collaboration avec les Soirées Cerises, en cet ultime jour des vacances, le canadien Colin Moore.
L'endroit est chaud, enfumé et bruyant. Une cave voûtée, autrefois cuisine du couvent des Alexiens.
Sais pas si les glacières cachent encore quelques dépouilles de pestiférés indigents, mais au bar on te sert, quand le préposé a le temps, de la Stouterik , de la Grisette, de la Bärbar et autres breuvages fermentés.
 Colin Moore
auteur-compositeur ( singer/songwriter si tu préfères) de Montréal, n'aimant pas le poisson, ni les marais.
Si en 2010 tu peux le classer dans le rayon folk, il a débuté dans diverses formations punk: Suburban Trash ou Road Bones.
Il a sorti, il y a peu, l'album ' Leaving Home' et tourne actuellement en Allemagne. Un trou dans le calendrier et, en dernière minute, Fred Cerise lui trouve un gig à Bruxelles.
21h15'
ils sont deux à s'enfoncer au plus profond de la caverne: Colin, une acoustique, un mouth harp et un timbre plus rocailleux que l' île de la Désirade, balayée par des vents hostiles et un gars maniant aussi bien l'acoustique, que l'électrique: son pote, Ryan Battistuzzi, qui, de temps en temps, l'aide à pousser la chansonnette.
'Time' une ballade folk écorchée .

Il doit l'avoir entendu des milliers de fois, mais sa voix et son style te ramènent vers le jeune Bob Dylan découvrant l'électricité.
Son petit côté Rebel Without a Cause le rendant plus qu' attrayant auprès de la gent féminine, toujours en quête de beaux ténébreux virils et romantiques.
Le hic, c'est le public, 85% des attablés se trouvent dans ce bouis-bouis pour boire un coup et le discuter, s'en suit une détestable cacophonie.
Les musiciens augmentant le volume et les causeurs de brailler de plus belle et pas en braille: ze big bordel!
'Falls Apart' même veine folk/acoustic rock (Cf. Dave Matthews Band, Ryan Adams , John Mellencamp ou Tom Petty...)
... got myself to the top of this mountain but I'm still looking for my dreams... le mec se cherche encore.
Un singalong, style morceaux acoustiques de Bon Jovi ou de Live: 'Had it all'.
'Twenty Years' toujours cet americana porté par la raspy voice de Colin.
C'est bien foutu, me glisse Fabrice, ce duo mérite mieux que ce public de beuglards déshydratés.
'Dusty Cadillac' du country folk chantant les jeunes filles de 17 ans... she was always on my mind... Les nanas, les bagnoles, les bars, la solitude... ok, t'oublies les thèmes novateurs mais aucun critique n'a jamais accusé Springsteen de vacuité intellectuelle.
'Forget You' rawk'n raule efficace et énergique.
'Not the same' aux exhalaisons country Jagger/Richards.
Une cover du groupe Lucero (from Tennessee), le bluesy 'Slow Dancing', décoré de lignes de guitare sublimes.
Fin du premier set, on déplore encore les conditions pénibles d'écoute.

Colin et Ryan reprennent en balançant 'Red Heads' et, c'est pas croyable, le vacarme s'est encore amplifié.
Johnny Cash 'Ring of Fire' , mais dans la dirty et speedée version de Social Distortion.
'Friends of Mine' et il les retrouve où, ses potes?
....down at the local bar, natürlich!
'Disease' la nausée, trop de Budweiser?
Solution: drink away, t'es pas le seul à avoir des problèmes existentiels, drink away your disease!
Les femmes peuvent pas comprendre ce traitement.
Les Traveling Wilburys:' Poor House'.
'Leaving Home', donnant son nom à l'album, sera suivi du country rock vicieux et amphétaminé ' 3 Fat Pills'.
A rock ballad, plus Tom Petty que nature et décorée d'une slide crasseuse et un dernier titre nouveau testament pour clôturer le gig, une 'Bible Song' aux relents Southern rock prononcés ne te donnant qu'une envie: revoir Colin Moore dans une vraie salle de concert, avec une assistance qui la boucle et écoute!