Dans le métro parisien, en rentrant du travail, j’ai entendu un groupe d’étudiants se plaindre du coût des études : loyer, frais d’inscription et nourriture. Selon eux, tout était en hausse. Une fois arrivée chez moi, je suis allé voir s’il existait une étude à ce sujet. Et par chance, l’Unef, première organisation syndicale étudiante, venait tout juste de sortir une étude à ce sujet, rentrée universitaire oblige.
Selon l’Unef, la, les étudiants devront débourser entre 625 et 2 360 euros de frais de scolarité. La fourchette est aussi large car ces frais concernent les inscriptions de la licence au Master 2 et les étudiants boursiers ou non. Sur l'ensemble de l'année scolaire 2010-2011, le coût de la vie étudiante augmenterait de 4,3 %. Tous les frais augmentent : l'inscription, la cotisation à la sécurité sociale étudiante (200 euros, +1%), le ticket restaurant (3 euros, + 3,4 %) et l'alimentation hors restaurant universitaire (243,20 euros, +1,3%).
Mais ces petites hausses ne sont rien en comparaison avec celles des prix de l’immobilier. En particulier à Paris. Pour un studio, le budget atteint 824 euros dans la capitale, soit une hausse de 8 % par rapport à l’année dernière. La suppression de la possibilité pour les parents d'étudiants de cumuler l'aide pour le logement (APL) avec la demi-part fiscale dont ils bénéficient pour conserver leur enfant à charge devrait alourdir un peu plus la charge qui revient à l’étudiant. Cette mesure, annoncée en juillet, entrera en vigueur le 1er janvier 2011. Pour les 500 000 familles concernées, le manque à gagner sera de 40 à 150 euros.
800 000 étudiants salariés en 2009
Résultat, le nombre d’étudiants devant travailler tout en suivant les études risquent d’augmenter fortement. En 2009, ils étaient 800 000. Cette année, le chiffre pourrait flirter avec le million. Un triste record quand on sait que les étudiants salariés ont 40 % de risque de plus d’échouer. Selon l’Unef, cette situation entrainerait également une baisse motivation pour être étudiant.
Pour remotiver les étudiants découragés, prenons un petit exemple. Le pire de tous. C’est-à-dire de la personne qui paye le plus pour un salaire assez faible en retour. Et regardons au bout de combien de temps, l’investissement « fac » sera remboursé.
Voici la situation de notre étudiant pas chanceux :
- il habite Paris : 850 euros de loyer mensuel
- ses parents ne peuvent pas l’aider (zéro euro d’argent de poches)
- il fait une faculté de philosophie (pas de grands débouchés professionnels donc un salaire peu élevé)
Durant ces cinq années d’études, il travaille pour payer ses études. Il ne peut pas mettre d’argent de côté. En sortant des études, il trouve un travail à un salaire net annuel de 19 200 euros. Comme il travaille bien, il gagne 10 % tous les ans jusqu’à un salaire net annuel maximum de 36 000 euros nets.
En 40 ans, notre étudiant gagnera 360 000 euros de plus que s’il n’était pas allé à la fac
Sans études, on suppose qu’il commence à travailler au Smic (soit un salaire net annuel de 14 400 euros) et que, comme il travaille bien également, il obtient une augmentation de 5 % tous les ans jusqu’à un salaire net annuel maximum de 21 600 euros nets. Faisons maintenant les calculs : pour les voir, cliquez-ici.
En faisant des études, son coût d’opportunité est de 79 569 euros. L’argent qu’il aurait pu gagner s’il avait travaillé. Pour regagner cette somme, il lui faudra 12 années de travail. Cela peut paraître assez long. Mais en sachant qu’il faudra que cet étudiant travaille plus de 40 ans, cela lui laisse un salaire supérieur de 1 100 euros par mois pendant 28 ans. D’ici la retraite, notre étudiant gagnera 360 000 euros de plus. Plutôt motivant donc pour aller à la fac.